Face à des départs de médecins traitants et pour éviter que des patients se retrouvent en difficulté de prise en charge, des praticiens de Vendée ont mis en place des vacations médicales sous forme de cabinets secondaires, rattachés à des pôles mères déjà opérationnels. A Nieul-le-Dolent, le projet est né à la suite du départ non prévu, fin 2020, d’un médecin généraliste. "Très vite, avec un confrère, nous nous sommes interrogés sur la réponse à apporter pour faire face à l’afflux de patients à venir", a rapporté, lors de la 2e Journée de l'exercice coordonné (JeXCo), Elodie Cosset, médecin généraliste, maître de stage des universités (MSU) et référente du Collège des généralistes enseignants de Loire-Atlantique et Vendée.  

Quatre médecins traitants, exerçant en maison de santé et en équipe de soins primaires coordonnée localement autour du patient (ESP Clap), ont alors décidé de tenter une nouvelle expérience, afin d’éviter la rupture de soins des patients tout en maintenant la file active sur la commune au cas où un praticien vienne s’y installer. Soutenus par la collectivité, qui a racheté et remis en état un ancien cabinet médical et financé un temps salarié d’une secrétaire médicale, ils ont ouvert un cabinet secondaire en 2022, dans le village dépourvu de médecins, entièrement géré par les remplaçants et les internes.  

 

Un bassin d'expérimentation

"Nous étions prêts, en tant que médecins, à donner de notre temps, mais pas à investir financièrement dans le secrétariat ou les locaux, a reconnu la médecin. Il nous fallait aussi une équipe médicale motivée. Nous avons donc organisé des réunions pour mener une réflexion commune impliquant dès l’origine les internes et nos remplaçants." Les paramédicaux et les pharmaciens du territoire ont également été conviés à la réunion. "Nous voulions aussi proposer un bassin d’expérimentation pour que ces jeunes médecins testent ces nouveaux modes d’exercice coordonné", a fait savoir la généraliste.  

Pour gérer ce cabinet secondaire, ils disposent d’un planning partagé, d’un logiciel métier et une messagerie instantanée, aujourd’hui communs à l’ensemble des cabinets. Mais parmi les freins au projet : la nécessité pour les médecins titulaires, qui consultent dans leur propre structure, de se rendre au sein du cabinet secondaire pour sécuriser la carte CPF des remplaçants ou encore l’impossibilité de partager un assistant médical entre le pôle mère et le cabinet secondaire. 

Deux ans après sa création, ce cabinet est ouvert cinq jours par semaine. L’un des remplaçants est désormais un collaborateur "probatoire" et un second cabinet secondaire a été ouvert dans une commune voisine. L’ensemble de ce projet a permis de créer la MSP multisite Les Colibris, en cours de signature de l’Accord conventionnel interprofessionnel (ACI). 

 

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