Son émotion était palpable et il l’a avoué volontiers : "Je suis un grand émotif." Le 23 septembre dernier, Claude Leicher, président et fondateur de la FCPTS depuis sa création en 2017, a passé le relais à David Guillet, son vice-président. Un mandat que ce dernier compte mener "dans la transversalité" afin que "l’ensemble des professions soient représentées". Au-delà de cette nouvelle présidence, cette élection représente un vrai "symbole" a lancé Claude Leicher, car "c’est la première fois qu’une fédération pluriprofessionnelle sera gérée par un non-médecin".

Une élection largement saluée sur les réseaux sociaux par les acteurs de terrain. Si certains se sont réjouis de cette représentation infirmière qui "vient valoriser encore plus la place prépondérante des infirmières libérales au sein des parcours de soins coordonnés", ou de ce rayonnement de la région Pays de la Loire qui "pourra en inspirer d’autres", d’autres ont insisté sur les chantiers à venir : "La tâche est toute aussi immense que nécessaire pour que les soins de santé primaire, incluant la prévention, prennent toute leur place, pour avancer résolument vers des exercices pluriprofessionnels répondant aux besoins de la population, pour articuler ce niveau avec les établissements hospitaliers et médico-sociaux, pour participer, aux côtés des autres acteurs locaux de la société, à une promotion de la santé vivante, basée sur l'acquisition et le partage de connaissances... Un changement de paradigme qui doit aller au-delà des discours et transformer les pratiques", a lancé ainsi Laurent Chambaud, ancien directeur de l’EHESP.

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Parmi les chantiers à venir : la nécessité d’"objectiver ce qui a déjà commencé sur le maillage territorial et travailler sur l’aspect terrain", précise le nouveau président, d’autant qu’au-delà de la désertification médicale, il y a plus largement "une problématique d’accès aux professions de santé". Comment les CPTS peuvent-elles aider ? "Aujourd’hui, si on organise, dans les territoires, des moyens d’intervenir collectivement sur des sujets de santé – prévention ou médecine environnementale, par exemple –, on attire l’attention des jeunes professionnels, avec ces possibilités d’agir ensemble", affirme ainsi Claude Leicher. La CPTS peut donc "montrer que c’est un territoire qui s’organise" mais aussi "devenir l’outil d’une forme de régulation", en faisant "le décompte, au jour le jour, des ressources du territoire, comme une sorte d’observatoire : quels sont les besoins dans le champ de la santé, du médico-social, des Ehpad, des aides à domicile ? Elle peut aussi faire la promotion du partage des tâches afin de dégager du temps médical…"

Si l’ancien président de la FCPTS a décidé de faire "un pas de côté", il avoue son plaisir "de voir que d’un objet qui paraissait complètement iconoclaste il y a cinq ans, et auquel peu de monde croyait, les pouvoirs publics, les professionnels de santé et les usagers commencent à comprendre que faire émerger une visibilité de l’ambulatoire est un plus considérable". Jugeant que le retard pris sur l’organisation de l’ambulatoire est "la seule et unique cause des difficultés de l’hôpital aujourd’hui", il encourage ainsi les professionnels à "organiser eux-mêmes l’ambulatoire".
 

Bilan

Combien de CPTS ?

- 733 en cours de réalisation et de projet, 207 en phase de pré-projet, 173 ayant une lettre d’intention validée, 47 avec un projet de santé validés et 306 contrats ACI signés (Chiffres de la FCPTS à fin juillet 2022)
- Protocoles de coopération soins non-programmés élargi aux CPTS : 32 CPTS s’en sont déjà emparé, 389 professionnels de santé impliqué et 95 protocoles sont déjà en œuvre dans 13 régions [chiffres de la DGOS, avancés par Claude Leicher, NDLR]. C’est le protocole cystite qui est le plus déployé.

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