C'est une pionnière. Car la CPTS Vénissieux Saint-Fons (Auvergne-Rhône-Alpes) a signé son ACI en 2019 – la première en France – mais l'aventure a démarré depuis 2015, se souvient Pascal Dureau, son secrétaire. S'il avoue que son équipe "a essuyé les plâtres", le médecin généraliste se réjouit qu'ils aient su rebondir. Ce qu'il en retient ? Surtout, il ne faut "pas trop juger" les deux premières années des CPTS, lance-t-il aux pouvoirs publics "parce que ce sont des années d'installation, d'acculturation. Quand on est médecin généraliste, on ne peut pas devenir d'un seul coup des gestionnaires d'entreprise, des RH… Les professionnels de santé qui s'engagent ont besoin d'être accompagnés."
Cinq ans après la signature des premiers accords conventionnels interprofessionnels, Thomas Fatôme affirme, pour sa part, "croire aux CPTS", comme à ses débuts. Pour preuve, l'Assurance maladie a "multiplié ses soutiens financiers par trois", assure son directeur général. Sur le terrain, la dynamique est lancée : la couverture du territoire avoisine les 90% et 567 contrats ACI ont été signés.
Pour autant, il est nécessaire de faire évoluer cet ACI, estime Jean-François Moreul, vice-président de la FCPTS, "parce que les CPTS arrivent à cinq ans d'existence pour la plus ancienne. Et on constate tout un tas de changements, de pratiques… Il faut aussi faire preuve d'innovation, d'un soutien politique, et adapter les indicateurs notamment aux particularités des Outre-mer. À Mayotte par exemple, le coût de la vie est en moyenne 17% plus élevé par rapport à la métropole, et sur la communication, un outil indispensable dans l'organisation de la CPTS, ce taux s'élève à +35%. Alors même qu'elles fonctionnent avec un ACI type… On ne peut clairement pas travailler avec les indicateurs de l'ACI dans ces conditions". Des discussions ont d'ailleurs déjà été amorcées avec les syndicats monoprofessionnels, ajoute le médecin généraliste, également président de la CPTS des Vallées de l'Anjou Bleu (Pays de la Loire).