Elles sont inquiètes. Car si "depuis plusieurs années", elles s’efforcent, "avec les professionnels de santé qui le souhaitent", de répondre au défi de taille de l’accès aux soins pour l’ensemble des patients, "tout en préservant un cadre de travail satisfaisant", passant "plusieurs années à informer, réunir, fédérer, motiver les soignants de [leurs] territoires, avec des avancées non négligeables", les propositions de loi récentes de certains politiques (notamment l’article 3 de la PPL Valletoux) les poussent aujourd’hui "à devoir réaffirmer les principes et les valeurs qui guident nos projets de territoire" : "Lorsqu’il n’y a plus que la contrainte, il est impossible de coconstruire un système cohérent", lancent ainsi 37 CPTS et structures de santé des régions Normandie et Centre-Val de Loire* dans un communiqué commun qui dénonce la mesure 3 de la PPL Valletoux prévoyant le rattachement, par défaut, de tous les professionnels de santé aux CPTS.

"Nous avons fait le choix d’organiser le territoire ensemble, au sein des CPTS, mais il s’agit d’un choix. Ce dispositif n’est pas obligatoire, il ne peut fonctionner qu’avec des professionnels volontaires. Chacun doit rester libre de son engagement", affirment-ils. Convaincus que c’est au travers de "dynamiques collectives efficaces" que les professionnels viendront d’eux-mêmes participer "et utiliser ce qui peut simplifier leur quotidien et le quotidien de leurs patients", les signataires affirment que si ces derniers ne le font pas, il ne faut pas "remettre en cause" leur choix : "Cela va à l’encontre de nos convictions !"

La CPTS n’est pas un dispositif obligatoire. Chacun doit rester libre de son engagement

Ainsi, "l’obligation de fait pour tous les professionnels de santé d’adhérer aux CPTS est contre-productive" car "elle va détruire le travail initié par toutes les CPTS et qui commence à porter ses fruits". Pour elles, "avec cette proposition de loi, [elles vont] poser un genou à terre…" Car il leur sera "impossible" de répondre aux objectifs "déjà considérables" qui sont demandés aux CPTS "sans avoir réinformé, réunifié, refédéré, remotivé et reconstruit ce qui a été abîmé".

Alors que la proposition de loi sera examinée à partir de ce lundi 12 juin à l’Assemblée nationale, les signataires affirment qu’il n’est pas possible de répondre aux enjeux du système de santé "en un claquement de Loi", et que, parfois, "entre une situation grave et une situation catastrophique, la ligne est trop fine pour être perçue de loin", alors que "sur le terrain, c’est une évidence !" Et pour ces professionnels, "sous prétexte de précipitation, nous perdrons un temps précieux".

 

NOTE
Les signataires :
> En Normandie 
:
CPTS Santé Sur Seine, CPTS Rouen Coeur Métropole, CPTS Plateau Est, CPTS Agglomération Rouen Rives Sud, CPTS Territoire Elbeuvien, CPTS Grand Havre, CPTS Sud Manche, CPTS du Pays de Caux, CPTS Bray et Bresle, CPTS Eure Seine, CPTS Vexin Normand, CPTS Axanté, FMPS Normandie, Équipe projet de la CPTS de Dieppe

> En Centre-Val de Loire : CPTS Berry Vierzon Sologne, CPTS Orléanaise, CPTS Sud Cher, CPTS Sud 28, CPTS Beauce-Gâtinais, CPTS Sologne, CPTS Val de Creuse, CPTS Pays des Mille Étangs, CPTS Castel Réseau Santé, CPTS Sologne Vallée-du-Cher, CPTS du Pays Chartrain, CPTS du Pays de Bourges, CPTS de la Rabelaisie, CPTS Nord Ouest Eure-et-Loir, CPTS Pays Drouais, CPTS Perche, CPTS Vendômois, CPTS Est Orléanais, CPTS Sud-Lochois, CPTS Ouest-Loiret, CPTeST 18, Fédération des URPS Centre-Val de Loire, FMPS-CVL

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