Evaluation des besoins et régulation
1/ Intégrer plus largement les responsables des formations au sein des instances et organismes en charge des réflexions sur le système et les besoins de santé (HCAAM, DREES, …) et réciproquement, mieux intégrer des experts du système de santé (y compris les usagers) dans la conception des formations ;
2/ Créer une instance nationale pluridisciplinaire chargée de mieux définir (ou redéfinir) les champs de compétence et de coopération des différents professionnels de santé, en fonction des besoins actuels et futurs, et dans une approche par grands champs de santé ou filières de soins ;
3/ Supprimer les quotas dans les formations paramédicales, comme on l’a fait avec la suppression du numerus clausus pour les formations médicales et pharmaceutiques et bâtir une régulation concertée Etat-régions sur une base pluriannuelle, permettant à celles-ci de déterminer leurs capacités d’accueil en fonction des besoins identifiés sur le territoire ;
4/ Renforcer les moyens des observatoires régionaux de la démographie des professionnels de santé pour la détermination des besoins. Des indicateurs et des outils de pilotage doivent être rendus disponibles, en lien avec l’Observatoire national de la démographie des professions de santé et d’autres organismes susceptibles de contribuer. Le dialogue avec les Conférences régionales de la santé et de l’autonomie (CRSA) doit aussi être renforcé ;
5/ Aligner progressivement les effectifs d’étudiants en 3e cycle des études médicales au sein de chaque région sur les besoins exprimés au moment de la conférence nationale, en cohérence avec les admissions en 1er et 2e cycles ;
6/ Proposer un quota "territorial" de places de spécialités en 3e cycle. Les étudiants choisissant ces places s’engageraient à s’installer au sein de la région de formation d’internat, dans une zone sous-dense, que ce soit en établissement de santé ou en MSP et pour une durée minimum***.
Evolution des métiers et des carrières
7/ Développer de façon massive les parcours de promotion professionnelle à tous les niveaux de formation ;
8/ Faciliter la montée en compétences des professionnels paramédicaux vers des pratiques avancées ou d’autres métiers (spécialisations, nouvelles technologies, enseignement universitaire, etc.) ;
9/ Développer de nouvelles pratiques avancées ou spécialisées uniquement en fonction des besoins de santé (ne pas cloisonner) et permettre l’accès à l’exercice en pratique avancée dès la fin de la formation initiale, en renforçant le temps d’apprentissage en stage sur les deux années de formation master ;
10/ Développer les passerelles entre les formations médicales et paramédicales (dans les deux sens) ;
11/ Valoriser l’exercice en zone sous-dense pour l’accès aux formations nécessaires aux évolutions de carrière.
Organisation des formations
12/ Impliquer plus fortement les usagers dans les formations en santé et mieux former nos étudiants à la démocratie sanitaire ;
13/ Inciter les universités à organiser des pôles santé incluant les UFR santé et l’ensemble des formations paramédicales du territoire ;
14/ Finaliser l’intégration universitaire des formations en maïeutique et paramédicales (une échéance à 5 ans pourrait être prévue pour une intégration complète) ;
15/ Organiser la simulation à l’échelle de chaque territoire et pour l’ensemble des formations en santé ;
16/ Renforcer les mutualisations d’enseignements (théoriques et stages) entre les filières santé en formation initiale et continue ;
17/ Faire aboutir la réforme de l’accès aux études en santé en renforçant la diversification des parcours d’accès et en définissant mieux les compétences attendues pour la réussite dans les études en santé ; faciliter par ailleurs les réorientations tardives vers les études en santé.
18/ Faire aboutir la réforme du 2e cycle des études médicales dans une véritable approche par compétence. Envisager une réforme du 1er cycle des études médicales, dans une approche par compétence, pour mieux répondre aux attendus du 2e cycle ;
19/ Développer des enseignements spécifiques à l’exercice en zone sous-dense, en particulier en renforçant les compétences dans certains domaines spécialisés de 1er recours nécessaires à l’exercice de la médecine générale (en 2e cycle, mais aussi en 3e cycle, par exemple sous la forme d’options au sein du DES de médecine générale ; l’accès à l’option étant assujetti à un exercice en zone sous-dense pour une durée minimum). Assouplir les conditions de droit au remords au cours du 3e cycle des études médicales pour répondre à des besoins de santé, tout en prenant mieux en compte les flux entrants et sortants dans la répartition territoriale des postes offerts chaque année ;
20/ Augmenter les capacités d’encadrement des territoires sous-denses en professionnels de santé, en créant des "antennes" territoriales universitaires de formations en santé (autour des instituts paramédicaux, des établissements de santé hors CHU et des CPTS). Créer un label universitaire pour les CPTS et renforcer l’universitarisation des établissements hors CHU. Il s’agit là de créer des territoires universitaires de santé.