Le dispositif repose sur l’intervention de sages-femmes libérales, volontaires et formées au handicap, qui interviennent au sein d’établissements médico-sociaux dans une démarche « d’aller-vers », afin de proposer un parcours de soins gynécologiques dédié aux femmes en situation de handicap. L’initiative Handigynéco est issue de travaux démarrés en 2016. À l’époque, l’ARS Ile-de-France souhaite, dans le cadre de son projet régional de santé, mettre en place des mesures visant à améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de handicap. Dans ce contexte, Catherine Rey-Quinio, conseillère médicale Politique du handicap à la direction de l’autonomie à l’ARS, souhaite se concentrer sur le parcours gynécologique des femmes atteintes d’un handicap. "À la suite d’un état des lieux, nous avons constaté que l’offre en soins était bien existante mais qu’elle était peu accessible à ces patientes, en raison notamment du défaut de formation des professionnels de santé aux spécificités des handicaps et la difficulté de déplacer les femmes concernées vers les lieux de soins", explique la médecin, précisant qu’ils se sont alors tournés vers les sages-femmes, "afin de leur proposer de s’engager dans une démarche ‘d’aller vers’, au sein de ces établissements, pour mettre en place un suivi gynécologique et sensibiliser les personnes en situation de handicap à la vie affective et sexuelle, ainsi qu’aux violences faites aux femmes".
Dans la phase expérimentale, qui s’est déroulée en 2018/2019, 22 sages-femmes sont intervenues au sein de 40 établissements médico-sociaux médicalisés, pour des actions individuelles adaptées à chaque femme et des actions collectives, sous forme d’ateliers, pour les garçons et les filles en situation de handicap et en miroir pour les professionnels de santé de ces structures. Les professionnelles ont travaillé dans une dynamique de gradation des soins, avec un adressage à des confrères dès lors que des anomalies étaient suspectées ou dépistées. "À la suite de cette expérimentation, l’analyse des données nous a confirmé l’intérêt de la méthodologie et des actions menées", indique Catherine Rey Quinio. Le dispositif a ainsi été retenu dans le cadre de la feuille de route de la stratégie nationale de santé sexuelle publiée fin 2021, en vue de sa généralisation.