En région
Compte tenu des tensions aux urgences pédiatriques, la CPTS des Monts du Lyonnais a entamé une large opération de formation des professionnels de PMI et des parents. Au 1er décembre dernier, 93 personnes avaient été formées en crèche. Entretien avec Samuel Givert, kiné et président de la CPTS.
Comment le kiné sensibilise-t-il les parents à la surveillance en cas de bronchiolite ?
Lors de la prise en charge du nourrisson, il veillera à les sensibiliser à certains signaux d’alerte et points à surveiller chez l’enfant, pour les aider à repérer toute dégradation de son état de santé et notamment savoir quand consulter un médecin ou aller aux urgences. En priorité, on leur demande de surveiller (et comparer aux jours précédents) l’alimentation (en dessous de 50% de la ration alimentaire quotidienne, soit 110ml/kg/jour, en prenant en compte les vomissements) ; la fièvre (supérieure à 39° pendant plus de 48h) ; la fréquence respiratoire augmentée (60/min) ; la saturation en oxygène (soit observer la cyanose au niveau des extrémités : lèvres, lobes des oreilles …) ; les tirages (battement des ailes du nez, tirage sus-sternal, creux xiphoïdien, tirage intercostal, balancement thoraco-abdominal)…C'est la présence de plusieurs de ces points qui doit amener les parents à contacter le médecin avant de se rendre aux urgences.
Le kiné va donc accompagner les parents, les former à la surveillance, leur expliquer avec des mots simples ce qu'est une cyanose, leur enseigner comment observer plus attentivement le thorax, repérer de potentiels tirages, et noter l'état de l’enfant jour après jour.
Quelles règles d’hygiène proposez-vous aux parents ?
Dans la chambre, il faut surélever le matelas pour que le mucus ne stagne pas dans les poumons et que l’enfant puisse mieux respirer. L’inclinaison du thorax à 30° permet une meilleure respiration.
On rappelle toujours aux parents que dans le lit d'un enfant malade, il n'y a qu'enfant malade, rien d'autre. Il faut aussi passer les doudous et autres peluches à la machine à 60°C, aérer systématiquement pour renouveler l’air, chauffer à 19° maximum et garder un taux d’humidité à 50 % dans la chambre. Si la pièce est trop sèche ou trop humide, un humidificateur ou un déshumidifacteur peuvent aider. Si les parents ou la fratrie ont un rhume, il est important de limiter les contacts avec le nourrisson.
Pourquoi et comment enseigner le bon mouchage aux parents ?
Depuis la sortie de la maternité, où l'on a enseigné un simple soin du nez jusqu'au premier épisode de bronchiolite, à aucun moment les parents ne sont formés au mouchage. C'est un constat accablant. Le nez étant le premier filtre du corps pour des virus extérieurs, il faut veiller, surtout en période hivernale, à ce qu'il reste propre. Comme le nez communique avec d'autres régions (œil, oreille), le garder propre permet d’éviter une surinfection bactérienne (otite).
