"Le recours aux kinésithérapeutes pourrait être une solution pérenne dans la lutte contre les déserts médicaux et le désengorgement du système hospitalier", explique Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, dans un communiqué publié le 25 octobre. Dans un contexte hospitalier tendu, avec la reprise de l’épidémie de bronchiolite en France et le manque de soignants accentué par la crise des internes, la présidente de l’Ordre aborde l’enjeu de la prise en charge de la bronchiolite par des kinésithérapeutes. Ces soignants "ont pendant de nombreuses années permis d’apporter une solution de prise en charge pendant les pics épidémiques de bronchiolite". Selon elle, c’est "la solution indispensable" pour diminuer "la saturation des hôpitaux pédiatriques" et "réduire le passage aux urgences". 

Un kinésithérapeute est "compétent" pour "reconnaître les critères d’orientation vers les services d’urgence". Pascale Mathieu rappelle que "la prise en charge de la kinésithérapie respiratoire ne se limite pas qu’aux techniques de désencombrement bronchiques des voies aériennes inférieures mais également à celles des voies aériennes supérieures, le mouchage, démontré comme efficace pour améliorer les symptômes des enfants".  

Dans un entretien au Figaro, elle rappelle que cette prise en charge a déjà porté ses fruits. "Une étude menée il y a quelques années sur le réseau bronchiolite Aquitaine a montré une baisse de 13% des consultations aux urgences et une diminution de la durée moyenne de séjour de 4,9 à 4,2 jours [grâce à l’intervention de kinésithérapeutes, NDLR]. Cependant, sur les enfants les plus gravement atteints, ceux qui doivent être hospitalisés, la kinésithérapie n’a pas d’effet." 

Dans son rapport, datant du 14 novembre 2019, la Haute Autorité de santé (HAS) indiquait que dans le cas d’un premier épisode de bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de 12 mois, la "kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique" n’est "pas recommandée". Elle mentionne également le fait que "les techniques de kinésithérapie respiratoire traditionnelles comme le clapping ou la vibration par exemple sont contre-indiquées". 
 

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