Hier en fin d'après-midi régnait une agitation teintée de gaieté au siège de l'Assurance maladie. "C'est un moment important et un moment attendu", a déclaré Thomas Fatôme, en préambule du point presse qui a suivi la signature de la nouvelle convention médicale. "Je pense pouvoir dire que nous nous sommes fait attendre après 18 mois de négociations intenses et parfois difficiles, mais qui ont finalement abouti." Le directeur de l'Assurance maladie estime que le "dialogue social a fonctionné". Il a ensuite tenu à remercier l'ensemble des syndicats présents le jour de la signature, malgré des "discussions parfois difficiles, notamment dans les derniers jours et dans les dernières heures de la négociation". Le patron de la Cnam reconnaît toutefois que "cet accord n'est pas parfait" mais qu'il s'agit d'un "compromis constitué sur une dynamique, basée sur des revalorisations importantes et sur un équilibre édifié autour de 4 blocs : l'attractivité, l'accès aux soins, la qualité et la pertinence et la transformation des modes de rémunération."  

 

Il a aussi rapidement évoqué les autres points de cette convention, comme les aides démographiques simplifiées, le soutien renforcé et rationnalisé au SAS et à la PDSA, la reconnaissance du travail avec les assistants médicaux, les IPA et les infirmières Asalée, mais aussi des médecins maitres de stage. Enfin, Thomas Fatôme a rappelé que cette convention représentait pour l'Assurance maladie, un "effort inédit" d'un montant de 1,6 milliard d'euros, "50% de plus" que la convention précédente. "C'est aujourd'hui un choix ambitieux que d'investir dans la médecine libérale, dans ce contexte financier difficile pour l'Assurance maladie", a déclaré son directeur général. "La signature de cette convention n'est pas une fin en soi, mais bien la construction d'un nouveau cycle, d'un nouveau cadre pour les médecins, comme pour les patients." 

 

"Pas parfait" mais "nécessaire"

"Tous les médecins ont absolument besoin de cet accord. Nous allons affronter des années difficiles, la démographie médicale est telle que l'accès aux soins est un véritable défi collectif", a annoncé Agnès Giannotti, présidente de MG France. Si elle s'est déclarée "heureuse d'être enfin parvenue à cet accord", elle regrette que les (mauvaises) finances n'aient pas permis le "choc d'attractivité tant souhaité". Elle a rappelé que cette convention va permettre "d'éviter des fermetures de cabinet", et qu'elle offre "une articulation intelligente entre la médecine de premier et de second recours. Nous sommes tous en difficultés et nous avons tous besoin des uns des autres", a-t-elle insisté. "Nous nous félicitons de ce chemin qui part dans le bon sens en apportant de la cohérence à l'ensemble du système", tout en estimant que de nombreux points devaient encore évoluer. 

 

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