"Lorsque la ressource est rare, il est indispensable qu’elle soit régulée." Publiée hier, dans le journal Le Monde, une tribune co-signée par une dizaine de professionnels de santé (médecin généralistes, cardiologue, diabétologue, hépatologue, médecin de santé publique...) propose une solution "alternative" à la proposition de régulation de l’installation des médecins portée par le député Guillaume Garot. Car "pour éviter un blocage et un nouveau recul dans l’accès aux soins, il serait judicieux de prendre en compte les inégalités financières d’accès aux soins, en limitant l’application de la régulation territoriale aux seuls médecins installés en secteur 2 pratiquant les dépassements d’honoraires", affirment-ils avant d’ajouter, "tout en préservant la liberté complète d’installation pour les médecins du secteur 1 qui respectent les tarifs de la Sécurité sociale".

D’après le collectif, "plus de 90 % des Français et Françaises sont favorables à un ‘encadrement de l’installation’ », et bien que « l’ensemble des syndicats médicaux libéraux" dénoncent une mesure qui "contribuerait à détourner les jeunes médecins de l’installation au profit d’autres exercices, ou d’une fuite vers l’étranger", et aboutirait à "une aggravation de la situation", le collectif de médecins signataires de la tribune affirme de son côté que "ces prédictions alarmistes ne s’appuient sur aucune donnée sérieuse"

"Rappelons également que l’inégalité d’accès aux spécialistes est encore accentuée par des facteurs économiques, peut-on lire car, plus de la moitié d’entre eux sont installés en secteur 2", autorisant de ce fait les dépassements d’honoraires. "Par conséquent, le nombre de patients qui renoncent à des soins pour des raisons financières ne cesse de croître."  Pour le collectif, cette situation justifie le besoin d’"un certain degré de contrôle’ (..)". Et "lorsque les acteurs sont incapables d’organiser cette régulation, il est logique de demander à la puissance publique d’agir dans l’intérêt général".

Contactée par Concours pluripro, Mady Denantes, signataire de la tribune explique que si "dans un quartier, plus il y a de boulangeries, plus le prix du pain baisse", il n’en est pas de même pour les soins. "Plus il y a de médecins, plus le prix de la consultation augmente". Pour la médecin généraliste, "la santé ne doit pas être soumise à la loi du marché".

[Le Monde]

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