Cela fait quatre ans que Thierry Thomas et Emmanuel Hardy collaborent en tant que médecin généraliste et infirmier en pratique avancée (IPA). Mais ils sont en lien depuis 2013, narrent-ils, ouvrant la boîte à histoires commune. C’est à cette date qu’Emmanuel Hardy, alors infirmier libéral, s’installe à Boigny-sur-Bionne, avec son ex-associée. Tous deux vont à la rencontre des deux médecins généralistes qui exercent dans un petit local… dont Thierry Thomas, là "depuis 2001". Ils échangent sur les prises en soin, nouent une relation de confiance… En 2017, ils décident de formaliser le travailler-ensemble et d’aller plus loin, en se lançant dans un projet de maison de santé.
 


crédit : E.H. 

En 2019, Emmanuel Hardy souhaite devenir IPA. Pour Thierry Thomas, au départ, c’est "nébuleux", avoue-t-il, mais il saisit les contours de cette "évolution de coopération" et son intérêt. Le généraliste se pose en soutien, envoyant notamment le message "Tu vas tout déchirer !" à l'infirmier, alors que celui-ci s’apprête à passer l’oral pour intégrer le master IPA. Emmanuel Hardy rejoint la première promo au niveau national, surnommée "les PrototIPA". Il décroche le diplôme, mention Pathologies chroniques stabilisées. Et exerce, à compter de 2022, aux côtés des trois médecins généralistes de la MSP de la Bionne.

 

"On bricole tout le temps"

Ce qui soude Emmanuel Hardy et Thierry Thomas, c’est "l’adversité" à laquelle ils font face dans leur exercice quotidien. Ils peinent à illustrer leurs galères. L’on comprend que ça ne s’explique pas, ça se vit. Car le Loiret est "un désert en santé", souligne l’IPA. Ils n’ont d’autre choix que de composer avec les ressources de chacun (connaissances, compétences, réseau…). "On bricole tout le temps", explique Emmanuel Hardy, "on est des artisans d’une prise en soins", "dégradée", certes, mais assurée. "Avec deux bouts d’allumette, on fait une maison qui tient à peu près", sourit-il. 

 

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