"Une procédure en cours depuis des mois" atteste ce matin Guillaume Rall, président du syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR). Sur les 3.600 praticiens de la capitale, 281 ont reçu un courrier de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) leur exigeant de ne plus pratiquer de dépassements d'honoraires. Guillaume Rall précise qu'un accord "tacite" entre la CPAM et la profession existe concernant ses dépassements, "ils les tolèrent jusqu'à un certain seuil". Mais certains praticiens "dépasseraient largement cette tolérance". 

La cause de ces débordements ? "Un modèle économique qui ne tient plus pour les kinés installés à Paris", confie le président de la SNMKR. "Notre exercice coûte de l'argent, nous avons besoin de locaux spacieux et de matériel !" Contactée par certains des kinés visés par ces lettres, la SNMKR prend le rôle de médiateur pour faciliter la conversation avec la CPAM. "C'est notre rôle de les accompagner en comprenant leur mode d'exercice et pourquoi leurs tarifs sortent du lot. Nous devons aussi faire passer à la CPAM un message économique : notre convention est obsolète et à revoir, atteste Guillaume Rall. Le dépassement d'honoraires n'est pas un engagement politique des praticiens, mais bien un besoin économique." 

Interrogée, Stéphane Flori, président de l'antenne parisienne de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), tombe d'accord. "Il y a une inadéquation entre le tarif et la réalité de ce qu'on prend en charge", déplore le kiné qui rappelle que le dépassement d'honoraire est un droit conventionnel. "Les actes de kinés actuellement permettent de tirer de 17 à 18 euros de l'heure.  À Paris, avec de tels revenus, vous pouvez à peine vous loger, et encore moins investir dans du matériel ou dans vos formations." 

De son côté la CPAM justifie ces lettres par une "nécessité d'accès aux soins pour tous".  

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