Le dernier médecin généraliste a quitté la Vallée d’Azun (Hautes-Pyrénées) en 2012… Depuis, les habitants et la municipalité font des pieds et des mains pour attirer un praticien dans ce territoire de 2 200 habitants dont la population double lors des saisons touristiques. "En 2014, j’ai créé l’association Azun Santé en vue de monter une maison de santé basée dans le village d’Aucun, raconte le Dr Patrick Simonet, qui vient de prendre sa retraite de médecin hospitalier au Samu de Tarbes. Ce n’était plus possible que les habitants soient obligés de parcourir des dizaines de kilomètres jusqu’à Argelès-Gazost pour trouver un médecin traitant".

Las, si le projet a obtenu le soutien de la municipalité et qu’un bâtiment a été achevé en 2019, aucun médecin ne s’est manifesté... Et ce malgré un grand panneau "Cherche médecin" à l’entrée du village avec le numéro de téléphone de la mairie, la sollicitation de tous les médecins que connait Patrick Simonet, des petites annonces publiées et des agences de recrutement contactées… Seul un médecin roumain a posé ses bagages dans la structure fin 2019… pour repartir deux mois plus tard ! "Comme tant d’autres, il avait envie de travailler en binôme un autre médecin généraliste. Mais trouver un médecin c’est déjà compliqué, alors deux...", soupire le président d'Azun Santé.

 

Un espoir : le salariat ?

Pourtant la maison de santé regroupe 11 professionnels, dont une sage-femme, un psychologue, deux masseurs-kinésithérapeutes. En outre, l’ARS aimerait monter une MSP multisites dans la vallée d’Argelès, projet dans lequel la maison de santé d’Aucun pourrait s’intégrer… Mais tant qu’un médecin généraliste n’aura pas ouvert son cabinet, la maison de santé ne pourra pas être labellisée MSP par l’ARS. Aucun met en avant d’autres atouts : un panorama enchanteur, du soleil, une école maternelle et primaire intercommunale et une patientèle garantie avec les habitants dans la vallée et les deux centres pour adultes handicapés.

"Le jour où on trouvera un médecin, on s’adaptera à ses désirs et au nombre d'heures qu'il souhaite exercer", explique Patrick Simonet à Concours pluripro. En attendant, son espoir réside dans le projet de la région Occitanie, qui a annoncé qu’elle allait financer 200 postes de médecins salariés. "On a donc abandonné notre idée d'avoir un médecin libéral et on a envoyé un dossier de candidature".

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