77% de femmes, 80% âgées de 31 à 50 ans, dix à quinze ans d'ancienneté en tant qu'infirmière… Ce sont les premiers chiffres de la grande consultation engagée par le syndicat Unipa, auprès de 1.058 de ses adhérents (soit environ 25 % de la population des infirmières et étudiants en pratique avancée) dont 65% d’IPA salariées, 12,4% d’IPA libérales, et 15,8% d’étudiantes.   

L'enquête, dont les résultats ont été publiés hier, lève le voile sur les différences de "traitement entre les IPA en fonction de leur statut (privé, libéral, fonction publique hospitalière, territoriale, ou d'État)", et met aussi en avant les attentes des professionnels. Des résultats qui "montrent une insatisfaction générale des IPA concernant leur rémunération et leur reconnaissance", précise le document de 19 pages. 

Ainsi, 139 IPA exerçant en libéral (70 % d'entre elles étaient IDEL), dont 65 % en exercice exclusif et 35 % en mixte ont répondu à cette grande consultation. Un chiffre attire tout particulièrement l'attention, celui du chiffre d'affaires moyen, ou plus exactement, de la perte de CA, calculée en moyenne à 29.926 euros. Seuls 5 IPA libérales ont connu une augmentation de leur chiffre d'affaires. 60.3 % jugent donc le modèle de rémunération actuel inadapté et 76.5 % refusent un paiement à l'acte à 20 euros, mais 59.6 % comptent rester en libéral les 6 prochains mois. Du côté de l'aide à l'installation, 49,2% en ont perçu la totalité, et 32.3 % partiellement.  

Face à ces nombreux freins, les IPA libérales ont dévoilé 4 attentes pour améliorer leur mode d'exercice. Tout d'abord, une adaptation et révision des forfaits avec la création de forfaits plus adaptés à la réalité de certaines pratiques (psychiatrie, parcours complexes), une augmentation du nombre de forfaits cotables, et une modification les facturations des parcours ponctuels, ainsi que l'introduction des majorations spécifiques pour certains contextes. En ce qui concerne le paiement à l'acte, les IPA libérales demandent de "permettre la facturation d’actes spécifiques en sus des forfaits, notamment pour des consultations répétées", une valorisation des consultations d’éducation thérapeutique, de coordination et de prévention dans les cotations, et une introduction de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp). Elles demandent à ce que soit systématisée l’aide à l'installation via les ARS, de manière équivalente aux médecins généralistes et de sensibiliser les professionnels de santé et la population à l’exercice IPA. 

 

Les IPA dans la fonction publique

Les IPA exerçant dans la fonction publique hospitalière (FHP), représentent 51% des répondants de la grande consultation, et 13 % ne sont pas encore intégrés en tant qu'IPA, avec une attente moyenne de 8,3 mois. 45% d'entre elles ont intégré ce secteur par concours et 55% par intégration directe, cependant, pour celles qui ont été intégrées directement, 55% n’ont pas bénéficié d’une reprise des services publics effectifs, contrairement à ce que prévoit le cadre réglementaire. Fait marquant, seules 5.5 % se déclarent satisfaites de leur rémunération, avec une augmentation moyenne de 94 euros par rapport à leur ancien salaire d’IDE et 27% précisent perdre ou ne pas gagner d’argent. Elles estiment que l’écart salarial entre IDE et IPA devrait être de 530 euros. 65 % expliquent que leurs compétences sont reconnues (hors considération financière) et 84 % considèrent améliorer l'accès aux soins. Néanmoins, 33 % n'envisagent pas de rester en FPH, 31% ne se prononcent pas et 25% envisagent une reconversion.  

 

RETOUR HAUT DE PAGE