Après dix jours de grève fin 2022, des courriers d’avocats, une manifestation de la part des habitants du quartier… les six médecins de la maison de santé Pissevin Trait d’Union vont-ils quitter Nîmes s’ils n’obtiennent pas gain de cause ? Dans un communiqué dont Midi Libre a eu vent, ils expliquent qu’à force d’attendre des réponses de la mairie et du promoteur immobilier qui gèrent le programme de rénovation du quartier dans lequel la structure est implantée, il risque d’y avoir "des départs".

Le problème ? Le blocage autour de l’implantation de trois préfabriqués près de leur cabinet médical pour accueillir deux jeunes confrères. Ces locaux provisoires dans l’attente qu’une nouvelle MSP soit construite en 2025 dans le cadre du projet immobilier Kennedy Sud se font attendre. Par manque de place dans les locaux actuels, les deux nouveaux médecins ne peuvent qu’exercer à mi-temps. Les praticiens de la MSP expriment donc des grandes difficultés "à faire face à une demande croissante de soins primaires, soins non programmés. Nous n’arrivons plus à accepter de nouveaux patients sans médecin traitant, malgré l’aide de nos deux jeunes médecins remplaçants désireux de s’installer (…)". Une installation qu'ils qualifient de "chance inouïe" quand on sait que les médecins du quartier prioritaire Pissevin sont passés de 24 à 6 en l’espace de 20 ans.

Les médecins insistent sur le manque de place, de bureaux et de salle d’attente adaptée "pour accueillir dignement nos patients". Ils demandent non seulement que les trois préfabriqués soient installés dans les meilleurs délais mais aussi un geste financier de la SPL Agate, la société qui porte l’opération de rénovation urbaine. En effet, interrogé par La Marseillaise,  Raouf Azzouz, conseiller citoyen de Nîmes Ouest et membre du comité de quartier de Pissevin, explique "La SPL Agate aurait alourdi le cahier des charges avec plus de contraintes aux frais des médecins. Ce ne sont pas des architectes et ils n’ont pas le temps de faire des devis. Ils veulent simplement des bungalows aux normes".

En effet, la SPL Agate aurait demandé une redevance de 4 228 € "juste pour l’emplacement" des trois préfabriqués. "C’est plus que de l’indécence, ce prix étant plus cher qu’ne taxe foncière d’une ville cossue dans les hauts quartiers de Nîmes", pointe le communiqué issu de la maison de santé…

 

[Avec La Marseillaise et Midi Libre]

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