Quatre départs en quatre mois. La MSP Saint-Julien-Les-Villas (Grand Est) est "dans la tourmente" affirme L'Est éclair, car l'équipe s'est récemment vu amputer de quatre médecins généralistes (en décembre 2023 et fin mars dernier) et deux orthophonistes qui "travaillent sur un projet commun". Depuis, pour la première fois depuis son ouverture en août 2020, quatre des vingt cabinets de la maison de santé sont vides. Mais Thierry Joly, président et coordinateur de la structure, n'est pas inquiet : "C'est le propre des maisons de santé, même au niveau régional, il y a un turnover important. Il y a des gens qui viennent, puis ils ont d'autres projets de vie", a-t-il confié à nos confrères de la presse locale.

Rappelant la particularité d'une maison de santé labellisée qui – contrairement à une maison de médicale où "il n'y a pas de règles" de mise en commun d'un secrétariat ou de services – suppose quant à elle "un cahier des charges obligatoire à respecter", comme les plages horaires, l'accès pendant les vacances scolaires, la permanence du samedi matin, Thierry Joly insiste sur certaines obligations inhérentes à ce mode d'exercice qui "ne convient pas forcément à tous les professionnels. Certains sont restés sur le fonctionnement de professions libérales indépendantes. La MSP est encore un fonctionnement novateur, même s'il y en a de plus en plus dans l'Aube".

La gratuité, oui mais attention…

Novateur et fédérateur, car l'équipe reste soudée, assure le coordinateur. Mais pour attirer de nouveaux professionnels, il faudra convaincre et batailler. "On a tout pour bien faire", assure Thierry Joly, citant l'accueil "centralisé et sécurisé" et le loyer "établi avec la mairie". Mais il avoue se faire "phagocyter" par des communes qui proposent la gratuité du cabinet ou la prise en charge des frais de fonctionnement : "La gratuité pour attirer, c'est bien, mais il ne faut pas croire que ce sera pérenne. On sait très bien qu'un conseil municipal, ça se renouvelle", souffle-t-il.

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