Des charges qui s’alourdissent, des effectifs qui diminuent, une patientèle qui s’accroît et… aucun avantage fiscal. Les défis auxquels font face les soignants de la Maison de santé rurale (MSR) de La Réole sont nombreux, et si une solution semble avoir pointé le bout de son nez, les professionnels ne semblent pas rassurés. En effet, jeudi 30 mai, la communauté des communes du Réolais, en Sud-Gironde, a rassemblé ses élus qui ont voté à l’unanimité pour la vente anticipée de l’immeuble de la MSR aux professionnels de santé qui l’occupent. Un accord attendu par ces derniers, qui voient en ce transfert de propriété l’occasion d’étaler sur 10 ans les 580.000 euros dont ils sont maintenant redevables. Si la décision rassure quelque peu les soignants, le problème initial est toujours présent : la Maison rural de santé a vu son effectif divisé par deux entre 2014 et aujourd’hui, et les charges ont doublé pour les professionnels encore présents... 

S’il y a dix ans, à l’ouverture de la structure, les soignants n’avaient pas de mal à régler leurs factures, aujourd’hui l’histoire a bien changé. "Le règlement d’intérieur est mal fait. Ceux qui partent ne sont pas obligés de trouver un remplaçant. Partager les charges à 10, c’est beaucoup plus lourd qu’à 21", témoignent les membres du comité de pilotage de la MSR du Réolais, à nos confrères de Sud-Ouest. Ce règlement intérieur, à l’époque validé par des juristes et notaires, n’a pris en compte ni l’absence d’avantages fiscaux pour les professionnels de santé sur le territoire, ni les départs anticipés des soignants présents à la construction de la Maison rurale de santé. Une dernière erreur qui a des répercussions lourdes aujourd’hui, "c’est un piège financier" éprouvent les professionnels. 

Bien que la décision du 30 mai dernier soulage les occupants de la MSR du Réolais, pour eux, le combat n’est pas fini et la fragilité de la structure reste d’actualité, "le risque de fermeture est réel". En sollicitant l’Etat et l’ARS Nouvelle-Aquitaine, les professionnels de santé espèrent obtenir une aide financière et attirer de nouveaux soignants à leurs côtés.  

 

[Avec Sud-Ouest

 

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