300 rendez-vous enregistrés en 48 heures. C'est ce qu'a vécu la nouvelle équipe de la MSP de Sanilhac, près de Périgueux (Dordogne), depuis le 27 mai dernier, date d'ouverture des rendez-vous en ligne. Soit deux semaines avant l'ouverture de la maison de santé qui compte neuf professionnels de santé : 3 médecins généralistes, 2 sages-femmes, 1 masseur-kinésithérapeute, 1 pédicure podologue, 1 psychologue et 1 infirmière. "Nous savons, d'après un diagnostic de la CPTS qui comprend 26 communes regroupant 93.000 habitants, que 17.000 personnes sont sans médecin traitant. On ne règlera pas à nous trois [médecins, NDLR] le problème de la démographie médicale, mais on y contribuera à notre échelle", précisent à Sud Ouest William Marat, médecin généraliste à l'origine du projet avec la municipalité et son homologue David Menard. Ils estiment ainsi pourvoir prendre en charge 3.000 patients – deux des trois médecins, ayant une activité universitaire, n'exerceront pas à temps plein – au sein de cette maison de santé universitaire, gérée par l'association SaniPop et rattachée à la faculté de santé de Limoges.
"C'est l'aboutissement de trois ans de travail, se réjouit Jean-Louis Amelin, maire de Sanilhac, commune issue du regroupement de Breuilh, Marsaneix et Notre-Dame-de-Sanilhac, et qui compte 4.600 habitants. On est dans un bâtiment écoresponsable de 800 m2, doté de plusieurs cabinets et d'une salle d'urgence accessible aux ambulances (…) On nous disait que trois généralistes à Sanilhac, c'était impossible, et pourtant on l'a fait". Montant des coûts : 2.3 millions d'euros financés à 60% par des subventions, précise le journal local, dont 650.000 euros de l'État, 180.000 de la Région, 200.000 euros du Grand Périgueux et 40.000 euros de l'Ademe.
Un projet qui résulte d'un "vrai besoin, une vraie attente", confie à Sud Ouest Monique Eymet, ancienne infirmière et maire déléguée de Notre-Dame-de-Sanilhac, ajoutant qu'un second masseur-kiné devrait bientôt rejoindre l'équipe.
Pour l'heure, la commune finance deux équivalents temps plein pour l'accueil et le ménage, via un plan de financement sur dix ans. Passé ce délai, les professionnels de santé prendront le relais.
[Avec Sud Ouest]