"Il est hors de question de laisser tomber la maison de santé." Le maire d’Ault (Hauts de France) veut agir face aux difficultés financières que rencontre la MSP de Friaucourt, dont les charges sont devenues trop importantes, précise le journal L’éclaireur. Longtemps menacée de fermeture en raison des "fortes hausses de charges en 2023", la maison de santé devrait bénéficier du soutien de plusieurs communes – celles d’Allenay, Friaucourt et Woignarue – qui financeront une partie des charges, poursuit le journal local.

En mars dernier, les médecins de la structure avaient alerté les élus de la Communauté de communes des Villes Sœurs (CCVS) d’une possible fermeture et de sa conséquence : 7 000 patients sans médecin traitant. Ces derniers auraient "laissé entendre qu’ils ne financeraient pas le loyer des médecins", précise L’éclaireur. Mais la donne pourrait changer car Marcel Le Moigne, le maire d’Ault, envisage de financer une partie des charges avec le soutien des élus des communes voisines. "L’objectif est de ramener les charges à 1 700 euros, a-t-il indiqué au journal local. C’est, grosso modo, les charges que payent les médecins dans le secteur". En effet, avec quatre médecins en exercice (le cinquième est en arrêt), les charges de la maison de santé "s’élèvent à 3 200 € par mois", détaille L’éclaireur.

Si le "combien" a été défini – les communes se sont engagées dès "juillet", "à verser l’équivalent de ce qui correspondrait à l’équilibre financier" – le "comment" reste encore à définir, précise le journal local : Marcel Le Moigne a ainsi précisé que le financement "pourrait se faire selon le nombre d’habitants ou du potentiel fiscal de la collectivité" : "Sur les quatre communes, c’est Ault la plus riche, mais c’est un enjeu de territoire, d’intérêt général pour moi." D’où l’utilisation de fonds publics pour financer une structure privée – la MSP a été créée en 2001 par six médecins, associés au sein d’une société civile immobilière (SCI) pour bâtir les locaux, et dont cinq louent aujourd’hui à une société civile de moyens (SCM) : "Quand une entreprise s’installe sur une zone industrielle avec 30 % d’aide de l’État, c’est quoi ? Ou même quand la CCVS apporte de l’aide à un commerce pour s’installer dans un village, c’est quoi ? Ce n’est pas le médecin qu’on est en train de sauver, c’est la maison médicale !", répond-t-il à L’éclaireur. Une méthode d’ailleurs validée par la sous-préfecture d’Abbeville. 

Marcel Le Moigne compte également créer une association afin de "mobiliser la population" : "L’idée est que chaque adhérent verse 5 euros de cotisation et que les fonds récoltés permettent de rechercher l’équilibre, chaque fois qu’il n’est pas obtenu directement." Une association qui pourrait intervenir bien au-delà de la sauvegarde de la maison de santé, précise le maire : "Même pour lancer une autre activité, l’association pourrait être là. La sauvegarde, c’est assurer aussi son développement, c’est évoluer, être au top de ce que l’on peut faire en matière de médecine." Un conseil d’administration devra être établi avec des représentants des médecins et de la population ainsi que des élus. 
 

[Avec L'Eclaireur]
 

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