Article publié dans Concours pluripro, novembre 2025

Longtemps, l’intelligence artificielle (IA) a souffert des mêmes travers que beaucoup d’innovations dans le domaine de la santé : la taille des espérances qu’elle suscitait était inversement proportionnelle au nombre des applications concrètes que pouvaient en avoir les soignants. Mais ce temps est révolu – ou le sera bientôt : l’IA générative et la ­révolution ­ChatGPT ont fait entrer cette technologie dans le quotidien, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. Mais qu’en est-il dans le cadre de l’exercice coordonné ?

Mathias Bourgoin, médecin généraliste à la MSP Médi­carrée (Occitanie), s’est penché sur cette question. Son premier constat : les principaux services que l’IA peut rendre aux équipes, comme la sienne, ne sont pas cliniques mais administratifs. Ce qui peut étonner car, depuis une dizaine d’années, les développements de l’IA en santé concernent avant tout la pratique médicale proprement dite, notamment l’aide au diagnostic. Par exemple, l’analyse d’images, en particulier via l’apprentissage profond, pour détecter cancers, pathologies cardiaques, ­lésions dermatologiques et autres qui seraient restées ­invisibles à l’œil nu pour le plus exercé des cliniciens ou qui auraient requis son attention pendant de longues heures... quand la machine n’a besoin que de quelques fractions de seconde pour se prononcer.

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