Tout d’abord, une architecture en réseau sur les territoires, avec notamment une MSP "centre" plutôt construite sur de l’hybride digital-physique, et entourée de sites satellites, à distance raisonnée, avec de la pratique avancée, des consultations "épisodiques, réfléchies, organisées" ainsi que des équipes professionnelles mobiles.
Pour Dominique Dépinoy, "il faut arrêter avec le médecin pivot. Le médecin n’est pas pivot. L’équipe peut être pivot, avec notamment une infirmière pivot, un coordinateur pivot… L’histoire du médecin généraliste, plutôt catalyseur de collectif, c’est un nouveau rôle qui est [pertinent], avec une fonction clinique renforcée sur le haut niveau de compétences du médecin généraliste, accompagné par toute l’équipe, en s’appuyant sur les compétences respectives de chacun". Notamment autour des progressions de carrière, de management d’équipe, d’innovation, de participation à la recherche... Une façon d’arriver à des "soins primaires augmentés", qui permettraient "d’étendre la capacité des équipes sans surcharge de travail" , poursuit-il. En complément du 3e ingrédient qu’est l’équipe, le 4e outil pour cette MSP de demain, c’est le financement, parce qu’"il faut dans ce rêve un financement généralisé, généralisable, rapide, qui stimule l’action collective", assure le président d’Acsantis.
Ce qui passe par la capitation, le paiement à la qualité, la rémunération d’équipe... Il serait aussi nécessaire de s’appuyer sur l’intelligence artificielle, "non pas pour remplacer [le professionnel de santé] mais pour aider à la qualité", insiste Dominique Dépinoy, citant l’exemple des cabinets Ipso santé qui utilisent l’IA au bénéfice de la qualité des soins : aide à la décision, repères, alertes personnalisées, aide au suivi à distance, synthèse des dossiers... Enfin, il s’agit de miser sur "un management renouvelé" pour la MSP de demain.