Sous un soleil tranquille, au pied des remparts de Carcassonne, les acteurs de la santé d’Occitanie s'étaient donné rendez-vous, le samedi 11 octobre, au centre des congrès, pour la 14e édition du Coll’Occ en soins primaires, organisé par la Fédération de l’exercice coordonné pluriprofessionnel en Occitanie (Fécop). La thématique du jour pour orienter les réflexions : "La MPS : pilier de l’accès à la santé en territoire". Une position qui ne fait plus débat, s’accordent à dire les intervenants, à l’instar de Didier Jaffre, directeur général de l’ARS Occitanie. Car la maison de santé est un pilier… auquel il faut donner les moyens d'être solide.

crédit photo : J.H.

Quelques chiffres d’abord, égrainés lors de la première plénière. "Il y a, sur l’ensemble de la région Occitanie, près de 400 maisons de santé, 200 centres de santé, et plus de 90 % du territoire est couvert par une CPTS", a rapporté Isabelle Tartarin, directrice de la CPAM de l'Aude, qui précise que le regroupement des professionnels est "une spécificité locale" : les maisons de santé occitanes "réunissent en moyenne 22 professionnels par maison de santé (contre 15 dans le reste de la France)", dont "une forte représentation de paramédicaux… Un atout majeur !”, assure-t-elle. Mais malgré cette dynamique, "500 médecins" manqueront à l’appel "d’ici 10 ans", a pointé du doigt Xavier Crisnaire, directeur départemental de l’ARS de l’Aude. Pour favoriser l'attractivité, la MSP est une réponse "incontournable", à leurs yeuxn mais dans quelles conditions, et surtout avec quel accompagnement ?

Un quadrinôme au service des MSP

En premier lieu, Isabelle Tartarin a mentionné l'importance du quadrinôme mis en place entre l’ARS, l’Assurance maladie, la MSA et la Fécop, "pour répondre aux problématiques que rencontre la maison de santé", assure-t-elle, rejointe par Xavier Crisnaire : "Ce travail partenarial permet de lever de nombreux doutes." Une coordination bienvenue, mais qui à elle seule ne suffit pas.

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"Il faut une évolution du cadre conventionnel, assure la directrice de la CPAM audoise. On attend beaucoup de la reprise des négociations de l’ACI, notamment pour clarifier les modalités de financement." Un avis partagé par Emilie Henry, directrice de la fédération nationale AVECsanté : "Les modes de rémunération n’ont pas suivi le rythme de ses évolutions pratiques, ni la montée en charge des missions. Si vraiment nous voulons soutenir les équipes, nous avons besoin rapidement d’un cadre conventionnel qui soit plus lisible et stabilisé. Aujourd’hui, l’ACI ne finance pas encore assez bien ce qui fait la valeur des MSP : la coordination, la prévention, les missions de santé publique... L’ACI doit financer ce qui compte vraiment."

Autre levier pour Emilie Henry : la reconnaissance politique. "La question de l'accès aux soins est très présente dans l’agenda politique. On a souvent le sentiment que l'exercice coordonné en MSP peine à sortir du côté expérimental, et à être considéré comme une vraie solution pour accompagner la transformation du système de santé. Je pense, par exemple, à des porteurs d’expérimentation article 51 qui arrivent à échéance, mais peinent à entrer dans le droit commun." La directrice d’AVECsanté évoque aussi "des politiques ponctuelles, comme le dispositif Médecin solidaires", qui ne répondent pas vraiment aux besoins structurels…

 

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