"Tous les jours, on a des patients qu'on ne peut pas voir, qu'on diffère, qu'on intercale… Et le renfort de médecins solidaires va nous aider à répondre à ces besoins en soins", assure Cécile Trioulier, médecin généraliste à la MSP du Haut Allier, à Langogne (Occitanie), qui a reçu le 30 août la visite de Yannick Neuder, dans le cadre du Pacte de lutte contre les déserts médicaux, et dont la mesure phare – un "nouveau principe de solidarité" des médecins "sur la base du volontariat" – sera opérationnelle dès "la semaine prochaine", a assuré le ministère de la Santé. Et à la maison de santé, "tout est prêt", nous avait confié Christelle Gely, orthophoniste et sa cogérante avec Cécile Trioulier. 

Car à la conception de la MSP, "la communauté de communes du Haut Allier, propriétaire des murs, a également créé deux logements au-dessus de la MSP, un studio et un T2, afin d'accueillir des internes, des professionnels remplaçants… et aujourd'hui, des médecins solidaires", sourit Christelle Gely. Car depuis l'annonce des 151 "zones rouges" sur laquelle figure Langogne, "seul bassin de la Lozère identifié", ajoute Christelle Gely –, l'équipe de la maison de santé se réjouit que "tout [soit] déjà en place pour pouvoir accueillir un médecin solidaire : un cabinet tout équipé et tout le matériel à disposition". D'autant que sur le bassin de vie élargi, "on comptait 11 médecins généralistes il y a une douzaine d'années. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 4… et 3 l'an prochain." 


Et pour Cécile Trioulier, l'une des trois généralistes de la maison de santé, "le fait d'être en maison de santé nous semble pertinent pour accueillir un médecin solidaire car ce dernier va s'intégrer dans une équipe, une dynamique, dans un réseau… Venir deux jours dans un territoire déjà déserté, et en plus être seul dans un cabinet, ça n'a pas de sens. Comment savoir où envoyer le patient si celui-ci a besoin d'un avis spécialisé ?" 

Pour autant, de nombreuses questions subsistent à quelques jours du déploiement du dispositif, assure la généraliste : "Si ça démarre vraiment la semaine prochaine, on est mal… même si on a déjà les locaux à disposition. Parce qu'il y a des interrogations notamment sur le pratico-pratique. Comment ça se passe les consultations ? Qui prend en charge les charges du cabinet mis à disposition du médecin volontaire ? Je veux bien avoir du renfort mais je ne veux pas y perdre financièrement… Et puis, il faudra bien intégrer ce professionnel au logiciel-métier, et ça coûte près de 300 euros pour ouvrir un accès. On est encore dans le flou sur toute cette logistique. D'autant qu'on a bien conscience qu'une partie de la charge de travail va nous retomber dessus [les 3 médecins de la MSP, NDLR], par exemple le suivi des consultations du médecin volontaire. Mais je suis prête à faire ce sacrifice, cette démarche. Une aide, même temporaire, c'est toujours mieux que de refuser des patients." 

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