"Le cantal a été choisi pour présenter le pacte de lutte contre les déserts médicaux, car il s'agit d'un territoire fragile mais dans lequel des initiatives entre les soignants permettent de faire face et de tenir et donc d'apporter à la population une réponse aux soins de santé", a confirmé une source gouvernementale. "C'est vers ce type de modèle que les pouvoirs publics souhaitent tendre." Une présentation qui s'inscrit dans un contexte politique et parlementaire, puisque la santé et l'accès aux soins sont l'un des "4 chantiers d'action prioritaire que le Premier ministre a souhaité ériger et sur lesquels le Premier ministre a souhaité s'engager auprès des différents groupes parlementaires", souligne cette même source. Pour le ministre "beaucoup de choses ont déjà été dites" et il y a eu beaucoup de "renoncement" sur le sujet de la lutte contre les déserts médicaux. C'est pour cela qu'il souhaite "introduire avec détermination des idées et des principes nouveaux, en tout cas qui n'ont jamais été mis en place dans notre système de de santé".  

Ainsi, le François Bayrou considère ces réponses comme "la dernière chance d'apporter des solutions en matière de santé à nos concitoyens", poursuit la source gouvernementale. Avec 87% du territoire en "zone sous dense", plus 6 millions de Français qui n'ont pas accès aux soins et plus de 600.000 patients en ALD qui n'ont pas de de médecins traitants, le locataire de Matignon "voit dans ce sujet une situation qui vient véritablement mettre en péril notre pacte républicain". Face à cela, il y a donc une "nécessité d'apporter des réponses nouvelles, faute de quoi, malheureusement, les solutions plus contraignantes seraient privilégiées".

 

Concrètement, quelles solutions ?

En premier lieu, François Bayrou souhaite avant tout "adresser un message de de confiance" à l'ensemble des soignants. "L'idée n'est pas de privilégier les solutions de contraintes à l'installation mais plutôt de mettre en place d'autres principes et un plan global pour essayer d'apporter et des réponses à la fois nouvelles mais extrêmement rapides et vigoureuses".  

Le pacte est donc constitué de 4 grands axes, avec en premier lieu, la volonté de "former plus avec un enjeu de diversification de l'origine géographique et sociale des étudiants en santé", avec pour enjeu central : la possibilité de permettre "à beaucoup plus de jeunes d'accéder aux études en santé, au plus près de leur territoire". Pour cela, le gouvernement confirme la simplification du système PASS/L.AS et l'extension de l’option santé dans les lycées ruraux. Une première année d’accès aux études de santé sera aussi proposée "dans chaque département de France et d’outre-mer". Autre engagement, celui du "développement massif" des stages hors CHU, dans les territoires sous denses, avec l’objectif que "100 % des étudiants réalisent au moins un stage" de ce type en deuxième, mais aussi en troisième cycle.  

Le second axe traite d'un "principe nouveau" que souhaite introduire le Premier ministre. "Plutôt que la fin de la liberté d'installation, que le gouvernement ne soutiendra pas, c'est de de faire le choix d'introduire un principe de solidarité de l'ensemble de la communauté médicale." Concrètement, cela signifie que les pouvoirs publics vont "donner à chaque médecin", une "obligation de solidarité" et donc "de devoir jusqu'à 2 jours par mois de temps de consultation, dans les zones particulièrement sous-denses ou dans lesquelles l'offre de soins est particulièrement dégradée". Objectif, "garantir à la population des consultations et des consultations avancées". Cette mesure – dont le Premier ministre "souhaite que les résultats soient rapides " - concernera l'ensemble du corps médical (médecin généraliste et médecin spécialiste) et se déploiera sous la forme de consultations et de consultations avancées dans les territoires.  

Troisième axe : la modernisation des organisations des professionnels, en leur "fai[sant] confiance" et en "all[ant] le plus loin possible dans les compétences et dans les qualifications de chaque profession de de de santé", précise la source gouvernementale.  

 

 

"De nouveaux axes seront confiés aux autres professionnels de santé", notamment les pharmaciens ainsi que de "annonces extrêmement importantes sur les infirmières de pratique avancé" notamment pour la primo-prescription et les renouvellements, mais aussi de nouvelles missions pour le pharmacien avec des  protocoles de première intention pour la rhinite allergique, la sinusite, l’otite, des plaies… ainsi que la réforme du métier infirmier, des accès directs aux kinés ou un recours facilité aux soins visuels dans les Ehpad. "L'idée c'est de faire monter en compétences chaque profession de santé très rapidement." Le modèle sera basé sur le protocole qui autorise le pharmacien à délivrer un antibiotique sans ordonnance dans le cas d’une angine ou d’une cystite après la réalisation d’un Trod, et qui permet de répondre à "9 millions de consultations par an", toujours selon la source du gouvernement. Le déploiement des assistants médicaux a aussi été revu à la hausse, avec un objectif de 15.000 en 2028.  

 

 

Dernier axe, "très important pour le Premier ministre", celui de l'ancrage du territoire. "Ce plan n'a pas été pensé où tout se décide depuis Paris. L'idée c'est d'abord de cartographier des zones d'action particulièrement prioritaires (baptisées zones rouges)." Dans ces territoires où il n'y pas ou presque d'offre de soins, l'Etat, les collectivités locales avec les représentants des professionnels "vont agir ensemble" pour mettre fin aux "concurrences entre les collectivités" et le "foisonnement d'aides". Afin de rendre ces territoires attractifs, tous ces acteurs vont donc "coordonner des actions", notamment le développement des "internats ruraux", mais aussi des facilitations pour le logement, l'emploi du conjoint, des solutions de gardes d'enfants… "différentes solutions sur lesquelles les collectivités sont très volontaristes et sur lesquelles il y a besoin d'une plus grande visibilité et d'une plus grande union des forces".  

 

 

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