Le département des Deux-Sèvres ne comptait que 74,4 médecins généralistes pour 100.000 habitants selon les chiffres 2020 de l’Observatoire régional de la santé, ce qui en fait un des plus mal lotis du pays. Face à ce constat, de nombreux élus d’un de ses territoires, la Gâtine, se sont mobilisés pour lancer une politique de construction de maisons de santé et d’accès aux soins.

Une dizaine d’années plus tard, cette tactique – qui a coûté des millions d’euros aux acteurs régionaux, départementaux et locaux ainsi qu’à l’ARS et qui s’apprête à toucher à sa fin avec la construction des deux dernières structures – semble avoir porté ses fruits. "Il y a un léger mieux", avance Ronan Cesbron, directeur du pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Pays de Gâtine, au Courrier de l’Ouest. Actuellement, la Gâtine compte 40 médecins généralistes pour 66.000 habitants, un chiffre relativement faible qui parait tout de même se stabiliser.

Comme le rapporte le journal local, cette amélioration concerne surtout Parthenay, ancien chef-lieu de la Gâtine, victime ces dernières années de nombreux départs à la retraite des médecins généralistes. Pour l’heure, et malgré quelques départs récents de généralistes, la brèche semble être colmatée, notamment grâce à la construction des maisons de santé, mais aussi grâce à l’arrivée de huit médecins libéraux et des trois médecins salariés du centre public de santé implanté dans l’hôpital Nord-Deux-Sèvres de Parthenay.

La MSP de Saint-Aubin-le-Cloud a été inaugurée le 16 décembre dernier. 

 

Les MSP, "un outil indispensable"

Pour Didier Gaillard, président du PETR Pays de Gâtine, son territoire "est exemplaire" en matière de maisons de santé. "Je ne suis pas convaincu qu’il y ait d’autres territoires plus avancés dans le nombre de maisons de santé dans la région", rapporte-t-il au Courrier de l’Ouest. Pour l’élu, pas de doute, ces structures sont "un outil indispensable si l’on veut inverser la courbe de la désertification médicale en Gâtine". S’il estime qu’elles ne sont pas "la garantie d’avoir de nouveaux médecins", il affirme cependant que "les médecins ne viendront pas s’il n’y a pas de maisons de santé".

Même son de cloche pour Ronan Cesbron : "L’époque où les médecins aimaient travailler seuls dans leur coin est révolue. Aujourd’hui, on le voit bien à Parthenay dans les maisons de santé de notre territoire, les praticiens apprécient travailler dans un lieu commun, partager leurs expériences." Mais pour Didier Gaillard, également maire de Ménigoute, construire de nombreuses maisons de santé pour mailler son territoire n’est pas forcément gage de stabilité. Dans sa commune, il doit faire face au départ des trois médecins de sa MSP bâtie en 2014. "J’avoue que le coup est rude pour notre commune. Mais on ne désespère pas […] On se mobilise pour tenter de trouver un nouveau médecin généraliste. Cela nécessite de rencontrer des étudiants en médecine et de leur dire : Venez en Gâtine, on y vit bien."

 

[Avec le Courrier de l’Ouest]

 

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