Les choses auraient pu s’arrêter là… "Mais quand le président de la communauté de communes a cru bon de communiquer auprès de la population sur les 'raisons' de mon départ, à savoir que j'avais, soi-disant personnellement décidé de ne pas renouveler ma convention d'occupation des locaux, et qu'il regrettait l'impact désolant de ces décisions sur l'offre médicale du territoire alors que tout était mis en œuvre pour la soutenir... Je ne pouvais pas laisser passer ça ! De plus, on a fait croire que j’avais laissé les dossiers médicaux de mes patients en déshérence, me faisant passer pour un médecin peu scrupuleux ayant abandonné les dossiers médicaux, et a fortiori mes patients, en partant de façon impromptue. Si j’ai laissé les fichiers numérisés confidentiels se trouvant sur mon ordinateur et que je les ai confiés à ma consœur en partant, c’est qu’il m'était impossible de reprendre mon ordinateur qui était le support informatique pivot de notre réseau et sans lequel ma consœur ne pouvait plus travailler. Je me suis rapprochée de l'ARS et du Conseil de l’Ordre pour qu'ils me conseillent sur la procédure, que j'ai suivie à la lettre. ", se défend-elle.
Profondément blessée, elle décide de poursuivre la communauté des communes en justice pour diffamation – "et non pour rupture de bail car j’ai perdu tout espoir de reprendre mon activité à la MSP, le lien est brisé". La première audience s’est tenue le 23 juin devant le tribunal correctionnel de Cahors et le délibéré est attendu pour fin août.
Sollicité par Concours pluripro, Thierry Cassan, président de la communauté de communes du Causse de Labastide-Murat, nous a fait savoir, par le biais de son service communication, qu'il "ne souhaitait pas, pour le moment, faire de commentaire sur cette action en justice portée par le médecin contre la communauté de communes" et qu'il "se fie à l’appréciation souveraine des juges".
"Mon projet professionnel est au point mort, commente Aurianne Ravaud, qui n’a pas exercé la médecine depuis janvier dernier. Je souffre d’une perte de sens alors que la médecine était une vocation. J’essaie aujourd’hui de me reconstruire, d’être avec ma famille, mais ce n’est pas facile puisque je croise mes anciens patients tous les jours…"