Départ de collègues kinés en 2023, départ d'un médecin l'an dernier, fermeture du centre de radiologie, deux départs à la retraite de médecins pour fin 2025… "Il n'y a pas de mauvaise ambiance au sein de la MSP du Tournugeois, mais ce sont des choix personnels qui mettent en cause le fonctionnement de la structure. Quand quelqu'un s'en va, les autres doivent se répartir les charges", expliquent Philippe Peyraud, médecin, et Audrey Delayat-Richard, diététicienne, à nos confrères du Journal de Saône-et-Loire. Confrontés aux difficultés de recruter face au modèle du salariat où "un généraliste qui part dans un centre de santé départemental a l'assurance de ne travailler que 39 heures pour un meilleur salaire", ils ont donc décidé – en tant que président et trésorière – de dissoudre "prochainement" l'association mise en place pour regrouper les professionnels de santé et mutualiser les frais de la structure.
Début juillet, à la suite d'un travail en commun entre les professionnels de santé, la mairie et la communauté de communes, propriétaire des locaux, plusieurs mesures ont été votées afin d'aider la maison de santé. Mais les professionnels de santé s'y refusent : "Leurs propositions auraient pu fonctionner si les médecins étaient restés mais on s'aperçoit aujourd'hui que c'est tout le fonctionnement qu'il faut revoir, expliquent-ils au journal local. L'association telle que nous l'avons aujourd'hui correspond au modèle d'il y a quinze ans, elle n'est plus viable à présent." Objectif donc : dissoudre l'association dans les prochains jours et amener chaque professionnel à payer individuellement son loyer et ses charges.
Une mesure qui entraîne par ailleurs le licenciement des trois secrétaires employées par l'association. Si Philippe Peyraud et Audrey Delayat-Richard attendent de voir "par la suite" le fonctionnement à adopter, 'la balle est [pour l'instant] dans le camp de la communauté de communes" avec qui ils devront également discuter des loyers et de la répartition des charges. "Ce qui est sûr, c'est que nous désirons rester dans cette structure. Nous devons juste trouver un fonctionnement pérenne qui puisse attirer d'autres médecins."
[Avec Le Journal de Saône-et-Loire]