"J'ai eu envie de créer un lieu de soins dédié aux femmes pour qu'elles profitent d'une approche pluridisciplinaire." De retour au pays après avoir effectué ses études de médecine en Allemagne, "où l'approche de la santé des femmes est un peu différente", Ariane Tabary, gynécologue obstétricienne, décide de fonder avec un de ses confrères, la première maison de santé dédiée aux femmes de Lorraine, comme le rapporte l'Est Républicain. Depuis fin 2023 à Maxéville, une commune limitrophe de Nancy, la maison de santé dénommée Artémis, déesse grecque considérée comme la protectrice des filles et des jeunes femmes, notamment pendant l'accouchement, accueille les femmes de la puberté à l’après-ménopause. Son objectif est d'offrir une prise en charge globale aux femmes, mais pas seulement. "Il s'agit moins de sectoriser les soins car les hommes les personnes LGBTQIA+ sont bienvenues, que de créer un lieu qui regroupe des compétences complémentaires", dévoile Rémi Pillot, gynécologue et chirurgien, à L'Est Républicain. Dans ce lieu, "la bienveillance et la bientraitance des patientes mais aussi des praticiens" sont de mise, les tabous quant à eux, sont priés de rester sur le pas de la porte.
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Au total, dix spécialistes les ont rejoints dans cette aventure. La maison de santé compte : des gynécologues donc, mais aussi, des sages-femmes, une sage-femme échographiste, une diététicienne-nutritionniste, deux psychologues et une hypnothérapeute. Une association de compétences qui permet de "gagner un temps précieux", selon Ariane Tabary. "Le fait de travailler en équipe évite aux patientes qui ont un problème de santé d'être renvoyées ailleurs." La structure souhaite avant tout lutter contre l'errance médicale et surtout, éviter les ruptures dans le parcours de soins. "Nous nous réunissons toutes les semaines, précise Rémi Pillot, cela nous permet d'avoir une approche globale des dossiers les plus complexes et d'éviter la déperdition d'informations".
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Pour Emma Grall, sage-femme fraîchement arrivée, le fait de pouvoir travailler "en direct" avec d'autres spécialistes s'avère "très appréciable" car elle permet une "prise en charge rapide, ce qui est un soulagement pour tout le monde". Elle cite pour l'exemple, les compétences des sages-femmes concernant les suivis de grossesse. "Nos compétences sont limitées et nous pouvons avoir besoin de l'expertise d'un gynécologue." Un avis partagé par Rémi Pillot, qui de plus, témoigne d'un autre bénéfice de poids apporté par la structure : le désengorgement des urgences. "Prenez l'exemple d'un stérilet difficile à retirer, un praticien peut réaliser l'échographie pendant que l'autre intervient. Cela peut éviter une anesthésie générale."
[Avec l'Est Républicain]