Article publié dans Concours pluripro, avril 2025
Il n'est pas encore 9 h ce mardi-là, mais l'agitation se fait déjà ressentir à Montval-sur-Loir (Pays de la Loire). Le café de la gare affiche complet, et les adolescents, arrivés en train, se dirigent rapidement vers le collège ou le lycée. "Ils sont une trentaine à faire le trajet depuis Le Mans tous les matins", explique Estelle Parrot, pédicure-podologue et coordinatrice de la MSP Bercé Santé, pendant qu'elle nous conduit vers la maison de santé. De l'extérieur, le bâtiment n'est pas moins gris que la météo du jour, mais, une fois dans les locaux, les couleurs vives témoignent du dynamisme de l'équipe qui fait vivre la structure. "On est plus d'une vingtaine de professionnels à exercer ici", ajoute-t-elle. Mais pas de temps à perdre, nous sommes attendues pour 10 h au collège du village, où Estelle Parrot a rendez-vous avec les élèves de 4e. Objectif : parler du consentement.
Rénové "juste après le Covid", l'établissement scolaire accueille quotidiennement quelque 500 élèves. Et qu'importe la météo pluvieuse, la récréation du matin laisse place à l'effervescence des adolescents. Estelle Parrot a un peu de mal à se repérer, mais elle finit par identifier la salle de classe où nous attendent Johanne et Jules, membres de la compagnie théâtrale Ensemble Poursuite, Édouard Monjanel-Bensaïd, directeur de la troupe, et Tristan Jeangène Vilmer, sexologue clinicien sur le territoire de la MSP Bercé Santé.

Car ce matin aura lieu "l'atelier de sensibilisation au consentement", projet coordonné par Estelle Parrot. Pensée en trois étapes, cette initiative s'inscrit dans la volonté de prévention à la vie affective et sexuelle des jeunes adolescents, lancée en 2020 par la précédente coordinatrice de la maison de santé dans le cadre de son projet Vie affective et sexuelle, reconduit chaque année depuis et financé par l'ARS Pays de la Loire.
Fin janvier dernier, la compagnie de théâtre est allée à la rencontre des élèves pour "prendre la température" et "savoir ce que le consentement veut dire pour eux", précise Édouard Monjanel-Bensaïd. Au programme : des ateliers d'écriture afin de les amener à réfléchir à cette notion dans tous les aspects de la vie quotidienne. Un mois plus tard, "place maintenant à la deuxième étape du projet, détaille le comédien. En s'appuyant sur leurs réactions, on a construit des saynètes et on va leur présenter des scènes de théâtre-forum". Une forme participative de la discipline lors de laquelle les jeunes spectateurs peuvent réagir, "changer le cours des événements" et modifier la situation de départ.