Que de changements à Vendôme ! Au mois d’octobre, les soignants de la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), qui exerçaient jusqu’alors de façon dispersée, emménageaient dans leurs nouveaux locaux. Et voilà que début décembre, ils signaient avec la faculté de médecine de Tours et l’Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val-de-Loire une convention leur octroyant le statut de maison de santé pluriprofessionnelle universitaire (MSPU). Et si le premier de ces deux bouleversements a évidemment eu de nombreuses conséquences pratiques sur l’exercice au sein de la structure, le second est loin d’être anodin.

"Une MSPU, c’est l’équivalent pour les soins primaires de ce qu’un CHU est pour les soins hospitaliers", explique le Pr Jean-Pierre Lebeau, généraliste au sein de la structure et enseignant en médecine générale à la faculté de médecine de Tours. En clair, la MSPU doit être un lieu d’enseignement et de recherche autant qu’un lieu de soins. "Ce qui fait notre originalité, c’est que nous ne sommes pas dans une ville universitaire, poursuit Jean-Pierre Lebeau. C’est l’expression d’une responsabilité territoriale : la faculté doit être présente dans tous les départements."

Une nouvelle ampleur

Bien sûr, les soignants vendômois n’ont pas attendu d’accoler le "U" au nom de leur structure pour accueillir des étudiants ou mener des projets de recherche. Mais la labellisation universitaire va leur permettre de donner à cette activité une nouvelle ampleur. "Nous avons par exemple déjà mené une recherche, grâce à deux internes, sur la prise en charge des consultations de psychologue par l’Assurance maladie, ainsi qu’une autre avec une IPA [Infirmière en pratique avancée, ndlr] qui a étudié les représentations des généralistes sur l’arrivée de ce nouveau métier, énumère le Dr Alain Aumaréchal, généraliste et gérant de la MSPU. La convention va nous permettre d’en mener beaucoup d’autres."

Côté enseignement aussi, la labellisation permettra d’accélérer les activités de cette MSP devenue "U", avec notamment l’accueil de davantage d’externes, d’internes (et même, peut-être, d’un interne en ophtalmologie, glisse Jean-Pierre Lebeau), mais aussi d’étudiants en soins infirmiers, par exemple. Et si l’enseignement et la recherche ont un intérêt en eux-mêmes, ils ont aussi des effets collatéraux non négligeables. "C’est un gage de qualité, cela nous oblige à être toujours à jour des dernières connaissances, estime Arnaud Dupont, masseur-kinésithérapeute au sein de la MSPU. Et puis, c’est un argument pour convaincre de jeunes professionnels de venir s’installer." Un point qui n’a rien d’un détail dans l’une des régions qui souffrent le plus de la pénurie de professionnels de santé.

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