
L’étude menée par la mission CREA-DIFF montre qu’en 2020, la communication de début de crise a souffert d’un manque de cohérence des messages, rendant souvent perplexes les professionnels de santé quant à l’attitude à adopter face à leurs patients. C’est ce que vous avez également constaté ?
Banlieues Santé lutte contre les inégalités sociales de santé depuis 2018. Nous partons toujours des besoins du terrain pour apporter des solutions. Alors quand la crise sanitaire est survenue, on savait que cela allait être d’autant plus compliqué pour les populations vulnérables que nous accompagnons. Il y aurait notamment des problèmes de compréhension des messages de santé publique. C’est pourquoi on a décidé d’agir rapidement en créant de courtes vidéos (et des messages audios) en plusieurs langues, écrites et interprétées par des professionnels de santé de toutes les cultures. Il faut savoir qu’en Seine-Saint-Denis, où nous intervenons principalement, cohabitent 140 langues ! Et puis, le terme "distanciation sociale" par exemple, n’est pas interprété de la même façon selon les cultures. On a ainsi diffusé des messages sur les gestes barrière, et les mesures sanitaires sur tous les réseaux sociaux - Instagram, Facebook, WhatsApp, Telegram, etc.
Ce contenu vulgarisé a permis, humblement, de lutter contre les fake news. C’est parce qu’on a su créer du contenu dédié rapidement que Banlieues Santé a été identifié pour faire partie de cette mission "Création et diffusion de contenus destinés aux professionnels de santé en cas de nouvelle urgence sanitaire". J’ai travaillé sur cette mission de la même manière : en identifiant les besoins de ceux et de celles qui ont le moins facilement accès aux messages. C’est valable aussi pour les professionnels de santé. La crise a démontré qu’il fallait créer des outils et un canal spécifique pour les informer sur les risques et les actions à mettre en œuvre. La possibilité de développer des contenus flashs pédagogiques leur permettra d’agir vite mais également de transmettre ces informations à la société civile. Avec les bons canaux et des réactions appropriés, on a la capacité de décupler l’impact de nos actions en santé