Article publié dans Concours pluripro, juin 2023
 

Le CPPRS a été créé récemment. Présentez-nous ce "Collectif de professionnels et de patients pour la refondation de la santé"…

François BourdillonL'idée est venue en début d'année, au moment où a été créé le Conseil national de la refondation. Et nous nous sommes dit – avec André Grimaldi, avec qui je coordonne le collectif – qu'il fallait faire des propositions issues du monde des professionnels de santé et des patients. Car la plupart des recommandations sont issues soit de l'hôpital, soit de la médecine libérale, soit des centres de santé, ou des associations de patients… sans avoir véritablement de creuset qui permette de relier tous ces mondes. Et nous nous sommes dit : et si au travers de nos carnets d'adresses, on créait un collectif, donc une structure très informelle de personnes, issues de la ville et de l'hôpital, salariées ou libérales, pour formuler aux pouvoirs publics des propositions de refondation du système de santé ; des propositions traitant des soins de santé primaire et des soins spécialisés ; de la prévention, de l'accès aux médicaments, de la formation et de la recherche. Certes, nous n'avons pas pu tout traiter, car le champ est immense, mais nous avons pu nous pencher sur la réforme de l'hôpital, les questions d'accès aux soins et des territoires, de l'organisation de la prévention, et de la construction des politiques publiques de santé…

 

Dans votre rapport consacré aux soins primaires, votre première recommandation porte sur le développement de services de santé de proximité. Mais comment imposer cela sur des territoires déjà désertés par la plupart des services publics ?

La France devrait disposer d'une première ligne de soins de santé primaire répondant aux besoins de prévention et de soins de la population. Au niveau des territoires, nous proposons des services de santé de proximité. Ils sont composés de centres de santé (CDS) et/ou de maisons de santé (MSP). Ils intègrent aussi les professionnels de premier recours exerçant de façon individuelle et ayant choisi de s'inscrire dans la dynamique d'une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) ; tous exerçant en secteur 1. Ces services de santé de proximité font partie du service de santé d'intérêt général, qui intègre les trois composantes de l'offre de soins qui diffèrent aujourd'hui par leur statut : les établissements publics, les établissements privés à but non lucratif et les professionnels libéraux pratiquant les tarifs conventionnés de secteur 1. Intégrés au niveau des territoires, ils formeraient ensemble le service de santé d'intérêt général, instaurant la graduation des soins (entre le premier recours généraliste, le deuxième recours spécialisé ambulatoire et le troisième recours spécialisé en hospitalisation) et assurant collectivement l'ensemble des missions de service public.

Il faut donner aux CPTS une responsabilité populationnelle
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