Ouverte en février 2018, la MSP de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine) est le résultat d’un projet initié en 2013 par le Dr Frédéric Beuneux, médecin généraliste, des kinésithérapeutes, et d’une sage-femme, tous sensibles aux questions environnementales. "Au départ, nous étions un noyau d’une vingtaine de professionnels pour échanger avec le maire sur le projet architectural, souligne le médecin. Nous avons obtenu un terrain dans le cadre d’une démarche de réaménagement en entrée de ville. J’ai rédigé le cahier des charges pour ce projet de 970 m² de surface au plancher sur trois niveaux, qui respecte les normes d’accessibilité. Nous avons identifié les besoins de chacun, les salles de pause, la salle de réunion et les espaces de secrétariat. Aujourd’hui, nous disposons de 25 espaces de travail, avec 30 professionnels. L’idée d’avoir un bâtiment à énergie passive est venue en cours de route."

Une démarche environnementale de A à Z

Souhaitant faire travailler au maximum les entreprises locales, mais sans réel exemple de bâtiment passif sur le territoire, c’est le bureau d’études thermiques et environnement Hinoki qui a contrôlé toutes les étapes pour parvenir à un bâtiment passif. Désormais, les professionnels (médecins généralistes, kinésithérapeutes, infirmières, sages-femmes, diététicienne, orthophoniste, orthoptiste, pédicure, ergothérapeute…) travaillent dans un établissement certifié Passivhaus avec un haut niveau de performance énergétique qui prend en compte tous les usages : éclairage, équipements, chauffage, ventilation, étanchéité…

Une démarche qui a valu à la maison de santé d’être l’un des quatre projets lauréats de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et d’obtenir une aide de 100 000 euros. Isolation extérieure avec de la fibre de bois, isolation des cloisons avec du coton recyclé (Métisse) réalisée par une entreprise solidaire locale, structure de façade en blocs de bois-ciment fabriqués à 30 km de Vern-sur-Seiche, triple-
vitrage, peintures aux algues (Algo) à très faible émissivité fabriquée dans la commune, ventilation double flux, éclairage LED à détection de présence… La démarche est totale.

"Quand nous avons commencé à réfléchir à la santé, celle des patients et la nôtre est un sujet qui est venu naturellement, précise-t-il. Nous ne souhaitions pas attendre pour avoir de l’eau chaude, il y a donc 14 petits chauffe-eau de 5 litres qui produisent à la demande. Toutes les paillasses sont installées dos à dos sur les cloisons, pour éviter la tuyauterie. Les fenêtres arrivent au raz du plafond et nous avons une très bonne luminosité dans les espaces de travail, même si chacun garde la possibilité d’intervenir manuellement. Toutes les pièces sont à la même température (20-22 °C) sans excéder les 26 °C, même lors de fortes chaleurs."

Confortable et performant, le lieu privilégie le silence et la tranquillité des professionnels, et la proximité du patient. Les déplacements sont raccourcis, et les espaces d’attente (4-5 places) en verre, ouverts sur le couloir et disposés en quinconce. "Nous accueillons beaucoup de stagiaires et échangeons énormément, poursuit-il. Si l’idée de construire un bâtiment est intéressante sur le plan architectural, la priorité est vraiment d’apprendre à travailler ensemble. Et, avec le temps, faire vivre le groupe est parfois épuisant !"

 

RETOUR HAUT DE PAGE