Article publié dans Concours pluripro, avril 2023

Si le métier de coordinateur "est encore relativement récent, note Charlotte Jacquot, qui l'exerce depuis sept ans au sein de sa société ACoordS, au fur et à mesure que les projets d'exercice coordonné se sont structurés, les équipes de soin ont eu le besoin de trouver des compétences et des temps dédiés à la coordination. Cette reconnaissance de notre valeur ajoutée au sein des équipes est toujours palpable, et elle nous permet de travailler en toute confiance avec les professionnels de santé".

Création des Sisa, dossier ACI, rédaction des statuts, animation du projet de santé, appui à la gestion des ressources humaines, prise en charge des relations avec le comptable… Les coordinateurs proposent aussi bien du montage administratif au démarrage du projet qu'une implication sur le long terme. Ils sont au coeur du back-office et ont accès à des éléments assez sensibles, comme les rémunérations ou les difficultés administratives. Chaque équipe, en fonction de sa taille, de sa composition et de ses compétences en interne, ayant des attentes spécifiques, le choix du coordinateur relève de l'ordre de la rencontre entre la dynamique de la structure et le profil de la personne recrutée.

 

Échanger avec des pairs

Pour répondre à ces besoins divers, les professionnels de la coordination présentent des parcours assez variés, et sont issus tant du secteur du soin que de ceux du droit des entreprises ou de la gestion de projet. "Tout en gardant cette richesse, notre métier se professionnalise. Des formations spécifiques émergent, grâce à l'appui des différentes fédérations d'exercice coordonné", témoigne Charlotte Jacquot. L'EHESP propose, par exemple, la formation Pacte (Programme d'accompagnement continu du travail en équipe), qui débouche sur un diplôme d'établissement. Si cette ligne dans le CV n'est pas obligatoire pour exercer, elle se révèle fort utile : "Ces programmes de formation sont l'occasion pour chacun de monter en compétences, de renforcer un socle de connaissances commun à la profession et de mieux connaître les autres acteurs du secteur."

Ce dernier point a toute son importance. "Bien que l'on travaille pour et avec des équipes, nous sommes les seuls dans chaque collectif à occuper cette fonction. De plus, il peut y avoir des déplacements, du télétravail… Autrement dit, c'est un métier qui est en réalité assez isolé et où les tâches sont multiples", décrit Charlotte Jacquot. Trouver des espaces pour échanger avec des pairs afin de partager ses expériences, ses réussites et ses difficultés s'avère donc précieux. "La formation Pacte permet cela, mais on peut aussi se rapprocher d'associations locales, de groupes animés par les fédérations au niveau territorial, etc."

Ces temps d'échanges permettent aussi aux instances qui les organisent de rester en contact étroit avec les réalités du terrain. "Exiger un parcours unique ou uniformiser les fiches de poste n'aurait aucun sens, car les coordinateurs doivent pouvoir s'adapter à chaque structure", analyse Charlotte Jacquot. Il est donc d'autant plus utile pour les fédérations de rester proches du terrain, afin que les coordinateurs puissent y trouver un appui solide et personnalisé.

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