Pour répondre à ces besoins divers, les professionnels de la coordination présentent des parcours assez variés, et sont issus tant du secteur du soin que de ceux du droit des entreprises ou de la gestion de projet. "Tout en gardant cette richesse, notre métier se professionnalise. Des formations spécifiques émergent, grâce à l'appui des différentes fédérations d'exercice coordonné", témoigne Charlotte Jacquot. L'EHESP propose, par exemple, la formation Pacte (Programme d'accompagnement continu du travail en équipe), qui débouche sur un diplôme d'établissement. Si cette ligne dans le CV n'est pas obligatoire pour exercer, elle se révèle fort utile : "Ces programmes de formation sont l'occasion pour chacun de monter en compétences, de renforcer un socle de connaissances commun à la profession et de mieux connaître les autres acteurs du secteur."
Ce dernier point a toute son importance. "Bien que l'on travaille pour et avec des équipes, nous sommes les seuls dans chaque collectif à occuper cette fonction. De plus, il peut y avoir des déplacements, du télétravail… Autrement dit, c'est un métier qui est en réalité assez isolé et où les tâches sont multiples", décrit Charlotte Jacquot. Trouver des espaces pour échanger avec des pairs afin de partager ses expériences, ses réussites et ses difficultés s'avère donc précieux. "La formation Pacte permet cela, mais on peut aussi se rapprocher d'associations locales, de groupes animés par les fédérations au niveau territorial, etc."
Ces temps d'échanges permettent aussi aux instances qui les organisent de rester en contact étroit avec les réalités du terrain. "Exiger un parcours unique ou uniformiser les fiches de poste n'aurait aucun sens, car les coordinateurs doivent pouvoir s'adapter à chaque structure", analyse Charlotte Jacquot. Il est donc d'autant plus utile pour les fédérations de rester proches du terrain, afin que les coordinateurs puissent y trouver un appui solide et personnalisé.