Tribune publiée dans Concours pluripro, avril 2025
 

"Les actions se multiplient sur le sujet de la recherche en soins primaires : de la collecte des données dans l'entrepôt P4DP ("Platform for Data in Primary care") aux réseaux régionaux d'investigateurs, et au réseau Must (réseau multidisciplinaire universitaire de recherche en soins primaires dans les territoires), chacun peut participer à des travaux de recherche. Mais en pratique, comment mobiliser les professionnels de santé ? Tout d'abord, la thématique doit concerner les soins primaires, et la réponse à la question posée doit avoir un impact concret pour nos patients. La recherche en soins primaires s'intéresse aux patients qui consultent dans nos cabinets, dans nos maisons et centres de santé, et est centrée sur les pathologies prévalentes. Par ailleurs, s'impliquer dans des travaux de recherche signe une évolution de la posture professionnelle : faire accéder son patient à un protocole de recherche a un impact sur celui-ci et valorise le professionnel de santé qui le lui propose.

Une condition sine qua non à respecter est que le protocole de recherche soit facile à intégrer dans la pratique : une intégration souple dans l'agenda quotidien, l'utilisation d'outils informatiques habituels, des procédures peu chronophages sont la clé de la participation des professionnels de santé.

Proches des missions de l'exercice coordonné, certains protocoles vont de l'évaluation des pratiques à la recherche-action et à l'évaluation des nouvelles organisations de soins. La recherche en soins primaires est un continuum de l'évaluation des pratiques à l'essai clinique médicamenteux. Toutes ces démarches visent l'amélioration de la qualité des soins au service des patients. Et il n'y a qu'un pas pour passer de la culture de l'évaluation à celle de la recherche.

L'équipe pluriprofessionnelle y a toute sa place, comme dans le projet Impulsion, qui porte sur le dépistage du cancer du poumon. À cette occasion, de nouveaux professionnels s'insèrent dans l'équipe de soins primaires : personnel de recherche, infirmière de recherche clinique… Plus ces personnes sont intégrées dans l'équipe, plus la collaboration est efficace lors des projets de recherche.

À l'instar de l'exercice coordonné, construire une dynamique de groupe à partir d'un professionnel de santé moteur, puis une dynamique de territoire à partir d'une équipe de soins est la clé de la réussite !"

* Aussi professeure à l'université Paul-Sabatier Toulouse et vice-présidente du CNGE

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