Bien peu de publications ont l’immense privilège, comme le fait aujourd’hui le Concours médical, de fêter leur 140e anniversaire. Une histoire aussi longue est avant tout la consécration d’une relation fidèle, transmise de génération en génération, entre la publication et son public, une fidélité acquise grâce aux capacités d’adaptation du Concours médical aux évolutions non seulement de la médecine mais aussi de l’art de l’exercer. Dans son premier numéro, en date du 5 juillet 1879, le Concours médical consacrait son article d’ouverture à la pectoriloquie aphone et à sa valeur diagnostique en cas d’épanchement pleural ou de caverne. L’espérance de vie à la naissance atteignait alors péniblement 45 ans. Au cours du XXe siècle, hormis les tragédies des deux guerres mondiales, cette espérance de vie a augmenté progressivement, pour s’établir aujourd’hui à 79,5 ans pour les hommes, 85,4 ans pour les femmes, un quasi-doublement en l’espace de 140 ans.

La médecine aura ainsi apporté une contribution majeure à la transformation de notre société, à la hauteur de la transformation qu’elle aura elle-même vécue du fait des progrès, médicamenteux, incluant bien entendu les vaccins, et technologiques, mais aussi de l’évolution des besoins de santé comme des attentes des professionnels de santé eux-mêmes. L’heure n’est plus à l’exercice isolé, lequel avait largement motivé la création du Concours médical, avec la noble ambition d’aider à rompre le sentiment d’isolement ressenti par la plupart des médecins d’alors, pour reprendre les termes du Docteur Auguste Cézilly, fondateur et premier directeur du Concours. Aujourd’hui, la tendance est au regroupement, à l’exercice en équipe pluriprofessionnelle. Exercer ensemble, n’est-ce pas concourir à un même objectif, et c’est bien dans cette perspective que fut choisi le titre de notre publication.

Nonobstant toutes ces évolutions, la raison d’être du Concours médical reste aussi forte, aussi pertinente, aussi ancrée dans l’actualité : accompagner les évolutions de l’exercice professionnel, ce qui revient désormais à accompagner les équipes pluriprofessionnelles de soins primaires qui ont à relever le formidable défi de santé de cette première moitié du XXIe siècle : le virage ambulatoire. D’une publication exclusivement centrée sur les médecins, le Concours médical est ainsi devenu au fil des ans une revue ouverte à l’ensemble des acteurs constituant l’équipe de soins primaires.

La lecture de ce numéro permet de se replonger dans quelques-unes des grandes étapes qui auront marqué cette histoire. Mais en découvrant les signataires, le lecteur attentif ne manquera pas de remarquer la sous-représentation singulière des femmes. Il y a cinquante ans seulement, les femmes ne constituaient qu’à peine 10 % du corps médical, elles sont désormais majoritaires, à 55 %. Nul doute que lors du prochain rendez-vous historique du Concours médical, les femmes seront également majoritaires au sommaire !

RETOUR HAUT DE PAGE