Le scientifique n’est pas une machine à innovations et à découvertes. Son travail respecte un socle commun d’approche des sujets, la démarche scientifique, mais est aussi influencé par de nombreux facteurs. Par des profils très différents de chercheurs, entre certains très spécialisés et d’autres qui touchent, au cours de leur carrière, à de nombreux sujets. Il peut aussi être orienté par les questions d’actualité ou par une vision personnelle dans sa manière d’aborder la science.

Les scientifiques ont des motivations très diverses, souligne Cédric Villani, mathématicien lauréat de la médaille Fields en 2010, député de l’Essonne et président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), invité des Tribunes de la santé. "L’histoire des sciences est traversée par des motivations personnelles parfois irrationnelles. Newton menait par exemple des recherches ésotériques, s’intéressait à l’alchimie. Certains chercheurs suivent leur passion contre l’avis du monde entier, et finissent à l’inverse par avoir raison." Cette conviction personnelle a aussi poussé
Katalin Karikó, une biochimiste hongroise, à insister dans ses recherches sur les vaccins à ARN messager. Une conviction qui s’est avérée payante, au moment de trouver une solution à la crise du Covid-19.

 

Des rôles et des profils variés

Le scientifique, en tant qu’individu, mêle donc des intérêts personnels à une démarche de construction de connaissances. Comment, alors, assurer que l’innovation serve le bien public et ne s’égare pas en route ? Malgré ces biais qui peuvent influencer son travail, il doit tenir un rôle, au-delà de ses propres recherches. Il peut notamment le faire au travers des multiples conseils scientifiques mis en place pour
accompagner les politiques.

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