Article publié dans Concours pluripro, octobre 2024
 

Le concept a vu le jour en 1999, en Alsace. Ce qu'est une microstructure ? C'est une équipe pluriprofessionnelle de soins primaires qui prend en charge des patients présentant des problématiques addictives, de santé mentale ou en situation de précarité et leur propose un parcours de soins individualisé. Depuis la crise du Covid-19, certaines microstructures se sont spécialisées en santé mentale afin d'épauler les médecins généralistes de moins en moins nombreux et de plus en plus débordés par des consultations en santé mentale. "À la suite de la pandémie de Covid, nous avons lancé les microstructures de santé mentale via le dispositif 'article 51', souligne François Brun, médecin généraliste à Marseille et président de la Coordination nationale des réseaux de microstructures (CNRMS). L'idée était d'amplifier et de diversifier les modalités d'action des microstructures qui étaient déjà ouvertes aux addictions mais qui étaient réduites à la prise en compte des addictions dans leurs liens avec la précarité et souvent mêlées à des situations de problèmes de santé mentale." La CNRMS a donc lancé l'expérimentation Microstructures post-Covid/santé mentale.

"Les médecins et les équipes de microstructures nous ont alertés, au moment de la pandémie, car plusieurs patients allaient mal. Nous leur avons suggéré d'étendre la proposition de soins des microstructures à des problématiques psy qui n'étaient pas prises en charge. En tout cas, pas de manière étayée avec un psychiatre, un psychologue et un travailleur social, précise Danièle Bader, directrice de projets à la CNRMS. Nous avons posé des critères d'inclusion à la fois somatiques, psychiatriques et psychologiques mais aussi environnementaux, comme le contexte familial ainsi que les effets du confinement."

Sur le terrain, les microstructures sont organisées autour de l'intervention d'un travailleur social et d'un psychologue au sein du cabinet ou de la MSP. "C'est un travail collectif, avec des réunions mensuelles qui permettent de travailler sur les situations concrètes", explique François Brun. Et l'intégration du psychiatre au sein de cette équipe est riche. "La microstructure permet un rapprochement de la psychiatrie et de la médecine générale."

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