Prévention
A Pantin, en Seine-Saint-Denis, des binômes soignants/travailleurs sociaux se coordonnent pour dépister les travailleurs migrants. Le Dr Didier Duhot, médecin généraliste et directeur des centres municipaux de santé se rend une à deux fois par ans dans les foyers Adoma de la ville.
Article publié dans Concours pluripro n°8, octobre 2021, p. 26.
Le centre municipal de santé de Pantin (Seine-Saint-Denis) organise depuis cinq ans environ des actions de dépistage au sein de foyers de travailleurs migrants et au refuge de la ville. À chaque action, une centaine de personnes sont testées.
Dépistage du diabète, de l’hypertension artérielle ou encore mise à jour des vaccins : les professionnels du centre municipal de santé organisent, une ou deux fois par an, des séances de dépistage afin de détecter ces pathologies chez les travailleurs migrants et les sans-abri. "Nous nous coordonnons avec la société d’économie mixte Adoma, qui loge des travailleurs migrants, pour organiser ces journées de dépistage", explique le Dr Didier Duhot, médecin généraliste, directeur des centres municipaux de santé de la ville. Adoma sensibilise et informe les travailleurs de la mise en place de cette action pour qu’ils s’y présentent le jour J. Ensuite, pendant une après-midi, les soignants du centre de santé se déplacent au sein du foyer, dans le cadre de leur action d’"aller vers".
"Nous effectuons d’abord un entretien médical afin de nous assurer que la personne est à jour de ses vaccins, puis nous effectuons le dépistage du diabète et la prise de tension", rapporte le Dr Duhot. En parallèle, d’autres associations peuvent être présentes, comme AIDES ou le Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGID), pour effectuer d’autres dépistages, notamment du VIH ou de l’hépatite B.
"Depuis que nous menons cette action, nous avons une bonne affluence, se félicite le Dr Duhot. Dans ces foyers, les passages sont nombreux, ce qui nous permet de faire du dépistage même auprès de personnes qui n’y sont pas nécessairement résidentes." Les professionnels de santé interviennent en binôme, médecins-infirmières. "Nous sommes généralement deux ou trois médecins, et trois ou quatre infirmières, précise le praticien. Ce binôme est essentiel car les infirmières savent mieux réaliser les actes techniques, comme le contrôle de la glycémie. Et surtout elles prennent le temps de discuter avec les patients. Elles assurent le suivi, leur expliquent la prise en charge, répondent aux questions qu’ils n’osent parfois pas poser à leur médecin."
