Au 1er janvier 2022, la région Ile-de-France comptait 6 916 chirurgiens-dentistes libéraux. Sur les dix prochaines années, 43% d’entre eux sont susceptibles de cesser leur activité, car atteignant et/ou ayant dépassé le seuil de 65 ans, alerte l’URPS Ile-de-France, dans une étude présentée lors de l’inauguration de la Maison des Chirurgiens-dentistes, à Paris, le 1er décembre. Thomas-Olivier McDonald, dentiste et président de l’URPS, revient sur les spécificités de la région et sur l'ouverture de ce lieu emblématique.

 

À quoi la maison des chirurgiens-dentistes d’Ile-de-France va-t-elle servir ?

On pense souvent que les URPS sont seulement des organes de sanction... Pas du tout ! Nous sommes aussi des facilitateurs de la vie libérale. On est là pour aider les praticiens à s’installer et à s’épanouir. D’où cette idée de "maison", portée par mon prédécesseur à la tête de l’URPS Chirurgiens-dentistes Ile-de-France. Ce projet doit pouvoir répondre à toutes les problématiques des dentistes libéraux de la région : c’est donc à la fois un lieu de formation, mais aussi un cabinet adapté pour les soins aux personnes handicapées et, enfin, un lieu où les praticiens pourront prendre en charge les urgences dentaires le week-end, en toute sécurité. En effet, face à la recrudescence des violences dans les cabinets médicaux, ce local, situé à Paris, à proximité des Champs Elysées, est sécurisé.
Nous allons également proposer des soirées à thèmes, sur la prise en charge des patients diabétiques ou les problèmes de gencives, la dénutrition... Nous souhaitons devenir à terme "the place to be" pour les dentistes.

 

Lors de son inauguration, vous avez présenté une étude mettant en avant les problèmes de démographie des dentistes. Est-ce propre à l’Ile-de-France ?

Non. L'Ile-de-France a ses spécificités puisqu’elle comprend une grosse métropole et de nombreuses banlieues où sont installés des dentistes en nombre puis une zone externe de type campagne analysée comme un désert médical. On retrouve ce schéma ailleurs comme à Lyon, Clermont Ferrand mais aussi sur la Côte d’Azur, entre la côte bien pourvue en chirurgiens-dentistes et l’arrière-pays niçois où ils sont trop rares. Mais la spécificité de notre région, c’est que ce centre urbain se trouve en plein milieu et que, plus on s’éloigne de ce centre, plus la démographie médicale baisse. Et puis, entre les banlieues proches du centre, ce n’est pas du tout la même proportion de dentistes que l’on soit à l’Ouest ou à l’Est. Enfin, ce n’est pas normal que Paris soit 17 fois plus dotée que la deuxième ville "la mieux dotée", Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Cette situation ne peut qu’engendrer des disparités dans la prise en charge.

Ce n’est pas normal que Paris soit 17 fois plus dotée en dentistes que la deuxième ville "la mieux dotée"
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