Article publié dans Concours pluripro, septembre 2022

Le choix de la médecine s’est imposé à lui au début de l’adolescence. Ce qui l’a motivé ? Des idées d’altruisme, l’envie d’aller soigner des personnes du tiers monde, notamment dans le cadre d’une démarche humanitaire… "et je n’ai jamais changé d’avis", lance Jacques Battistoni. Un choix qui aurait pu être perçu comme original – n’étant pas lui-même issu d’une famille de médecins – mais qui remporte, au contraire, l’adhésion de tous. "Mes parents en étaient satisfaits... mais en même temps, quel parent ne l’aurait pas été ?", s’interroge-t-il. Car, il le reconnaît volontiers, dans les années 1980, le contexte d’exercice de la médecine libérale était bien différent.

"À l’époque, pour nous, jeunes médecins généralistes libéraux, la problématique était avant tout de trouver un endroit où exercer, où être utiles et où l’on était attendus, soulève-t-il, se rappelant que tous ses courriers envoyés aux confrères du territoire pour s’enquérir d’une recherche éventuelle d’un jeune médecin étaient restés sans réponse. Alors qu’aujourd’hui, la jeune génération s’interroge davantage sur la manière de ne pas être submergée par une demande de soins impossible à assumer seule. C’est beaucoup plus compliqué pour elle..." Ce passage d’un "extrême" à un autre oblige donc à trouver des solutions sur le terrain. Et pour Jacques Battistoni, l’une des réponses réside dans l’exercice coordonné.

 

"Cela s’est fait en douceur"

Installé depuis 1988 à Ifs (Normandie), à côté de Caen, où il a fait ses études, ce dernier n’a jamais changé de lieu d’exercice. "J’ai choisi la médecine générale car très vite, prendre en charge l’intégralité de la personne s’est imposée à moi. Et aussi parce que l’internat, passage obligé pour les spécialités, était un lieu marqué par le sexisme ambiant dans lequel je ne souhaitais pas me retrouver." À la fin des années 1980, la médecine générale ne se pratiquant qu’en libéral, il débute alors dans un cabinet, seul. Mais au fil des années, son organisation évolue. "Avec mes confrères, nous sommes entrés dans la deuxième vague des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Cela s’est fait en douceur, dans une dynamique territoriale d’acteurs de santé qui s’apprivoisent."

 

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