Article publié dans Concours pluripro, avril 2023
 

Il se plaint d'avoir pris 10 kg depuis que son travail est devenu sédentaire, au centre de santé dans le quartier prioritaire de la politique de la ville (QVP) Lemasson. Ouvert depuis le mois de juin 2022 sous forme associative, "Quartier santé" réunit trois médecins généralistes à temps partiel (2,5 équivalents temps plein), une sage-femme, un infirmier en pratique avancée et une chargée de l'accueil. "Moi, je suis le couteau suisse. Je suis le coordinateur mais aussi l'assistant médical et le travailleur social du centre. Je fais en sorte que chacun puisse se concentrer sur son coeur de métier", résume Jérémie Malek-Lamy, quinquagénaire au sourire radieux.

Un sourire que l'on l'attribue d'emblée au soleil de la Méditerranée… qui n'a pourtant pas éclairé son enfance, passée dans la banlieue parisienne, dans l'Essonne. Un territoire, une famille sur laquelle il reste discret et qu'il quitte après le lycée. Direction Montpellier, où il va faire ses études – et qu'il ne quittera jamais –, subjugué par le charme de la ville. Il devient journaliste pour le dynamisme du métier et la diversité des sujets à traiter. Reporter radio indépendant, il travaille pour Sud Radio et d'autres médias en couvrant l'actualité de la région Occitanie. "Je suis animé par une curiosité naturelle. Plus je rencontre des gens, plus je m'enrichis."

Animé par le désir d'aider les autres, Jérémie Malek-Lamy s'investit dans l'associatif. En 2003, il crée l'association Mare Nostrum, tournée vers les habitants du faubourg Méditerranée, un quartier dit alternatif. "J'avais l'occasion de porter un regard complémentaire sur mon environnement, de mettre un peu plus la main à la pâte." Le désir de quitter la position de spectateur du journaliste se renforce. L'élément déclencheur du virage qui s'annonçait, ce sont les inondations à Sommières, dans le Gard, en septembre 2002. Parti faire un reportage, il n'a qu'une seule envie : lâcher tout son matériel et aider les gens désoeuvrés. "Je me suis interrogé sur ce que je voulais faire de ma vie. J'ai ainsi repris les études à 37 ans, et j'ai été diplômé à 40 ans." L'objet de ses études : le travail social, qui recèle divers métiers, tous utiles aux autres.

 

Du travail social à la politique

Avec son diplôme de conseiller en économie sociale et familiale (CESF) il entame une seconde carrière en 2013. Et exerce dans le domaine de la protection des majeurs, et notamment dans l'action sociale en amont de la curatelle. "Il s'agissait de ramener les gens à l'autonomie, quand cela était possible." Pas de regrets pour le journalisme, d'autant qu'il écrit de temps en temps pour des revues spécialisées dans le travail social.

En parallèle, les élus locaux l'approchent. Il a connu plusieurs maires de Montpellier – Georges Frêche, Hélène Mandroux – grâce à son métier et à son engagement associatif. En 2013, c'est un dissident du Parti socialiste, Philippe Saurel, qui l'approche pour lui proposer de participer à une liste citoyenne en vue des élections municipales. C'est ainsi qu'un an plus tard il se retrouve élu au conseil municipal en charge de la lutte contre les discriminations. Il est également conseiller métropolitain, puis conseiller départemental.

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