Article publié dans Concours pluripro, janvier 2023

C’est un professionnel engagé. Car pour lui, "l’activité médicale représente une institution qui a du pouvoir, qui est écoutée et qui a un rôle social très valorisé dans la société. Elle est politique, car la façon dont on soigne les gens dit beaucoup de ce que l’on pense d’eux et de la place que chacun occupe dans la cité. En cela, le médecin généraliste a une fonction sociale", souligne Benoît Blaes. À 32 ans, le jeune médecin vit son métier comme un véritable engagement. Pour preuve, l’énergie et la conviction pour construire, pendant plus d’un an et demi, le Centre de santé communautaire et planétaire qui a ouvert à Bron (Auvergne-Rhône-Alpes) le 15 novembre dernier.

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Et, là encore, en défendant une vision qui lui tient particulièrement à coeur : "Avec une dizaine de professionnels, nous menons une approche de la personne dans sa globalité, qui intègre le social, le psychologique, l’environnement et les déterminants de la santé. Cet outil en construction s’appuie sur quatre piliers : la santé communautaire, la santé planétaire, la santé mentale et la lutte contre les discriminations en santé et en santé sexuelle."

 

L’associatif, un facteur déclencheur

Pourtant, au départ, rien ne prédisposait le jeune bachelier à s’orienter vers la médecine. Car il se souvient de s’être inscrit "un peu par hasard, puis s’être mis à travailler". Mais, très vite, de fortes convictions émergent et se renforcent au fil du temps, aussi bien pendant ses études que grâce à sa rencontre avec le milieu associatif, qui marque un tournant décisif.

En 2011, de retour d’une mission au Pérou dont l’objectif était de sensibiliser les enfants d’une région montagneuse à l’hygiène bucco-dentaire, Benoît Blaes est conscient de la "complexité de la situation et de la nécessité de prendre en compte l’environnement des populations". Il se souvient qu’il voulait "sauver l’humanité et la soigner aussi", mais réalise que "distribuer des brosses à dents n’est pas à la hauteur des enjeux". Il s’engage alors auprès de nombreuses associations, un choix déterminant pour sa future pratique professionnelle, au plus proche des personnes. Il rejoint le bureau d’Ebisol, l’association de solidarité des étudiants de la faculté de médecine Bichat-Lariboisière, afin d’encadrer les porteurs de projets et de réorienter l’activité des projets internationaux sur la prise en compte des différents enjeux liés à la santé. "Nous étions nombreux, soudés, et c’est là que j’ai appris à animer des réunions, à travailler en équipe et à prendre des décisions collectivement."

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