Le patient sera-t-il aux commandes ?
Oui, le patient pourra contrôler qui peut accéder à ses données, permettre aux professionnels de santé d’alimenter son dossier, masquer certaines informations personnelles, ou encore vérifier qui a consulté ses données. Il recevra également une notification dès lors qu’un document est envoyé ou modifié dans son dossier médical.
En fonction de la profession de santé, "vous n’aurez pas accès aux mêmes données", a ajouté Thomas Fatôme. En cas d’urgence, une autorisation d’accès aux données peut aussi être accordée au soignant par le patient.
Un calendrier est-il en place ?
Il est d’ores et déjà possible d’activer son carnet de santé numérique. D’ici au 28 mars, l’ensemble des assurés seront informés (e-mail ou courrier) de l’ouverture de leur espace. Ils auront six semaines pour s’y opposer. Passé ce délai, si rien n’a été fait, le profil sera automatiquement créé. Mais, rassure Thomas Fatôme, "à tout moment, vous pourrez changer d’avis et le fermer. C’est votre liberté".
Des actions pour aller vers les populations les plus éloignées du numérique seront mises en place dans les prochaines semaines : "Personne ne sera laissé sur le bord de la route", assure Dominique Pon, responsable ministériel au numérique en santé. Un support téléphonique (le 3422) géré par 4 000 conseillers numériques et des bénévoles a aussi été mis en place pour répondre aux diverses questions du public. En régions, 18 coordinateurs ont été désignés. Une campagne de communication à la radio et à la télévision sera également lancée dans les prochains jours.
Quelle incidence sur les logiciels métiers ?
Un investissement de 2 milliards d’euros, prévu dans le cadre du Ségur numérique, permettra de moderniser les logiciels métiers pour les rendre interopérables et compatibles avec cet outil. "Aujourd’hui, il y a des centaines de milliers de logiciels chez les médecins et pharmaciens, biologistes, radiologues, les hôpitaux et les Ehpad, et aucun n’a respecté un cadre normatif commun. Concrètement, pour un médecin traitant, récupérer un résultat de biologie émanant du logiciel du biologiste ou un compte-rendu d’hospitalisation, c’est la croix et la bannière car ils ne sont pas interopérables", regrette Dominique Pon. D’ici deux ans, les professionnels bénéficieront gratuitement d’une mise à jour de leur logiciel, qui pourra envoyer automatiquement une copie électronique d’un document dans Mon espace santé.
Serons-nous formés ?
Oui, des financements seront débloqués pour former les professionnels de santé à l’utilisation de la messagerie et au dossier médical, a précisé Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé.