Un patient de 64 ans, gros fumeur et atteint d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) avec insuffisance respiratoire modérée, reçoit au mois d’octobre 2019 un vaccin grippal inactivé quadrivalent. Il reçoit annuellement cette vaccination depuis de nombreuses années avec une excellente tolérance. Le lendemain de l’injection, il ressent simplement une douleur modérée du bras gauche où a été injecté le vaccin.
Dix jours plus tard apparaît une faiblesse musculaire des jambes avec une difficulté à la marche et des paresthésies. Il consulte son médecin qui constate en effet une hypotonie symétrique des jambes. Les réflexes ostéotendineux rotuliens et achilléens sont abolis. En vingtquatre heures, l’atteinte progresse vers les muscles de la cuisse et le malade est hospitalisé.
La ponction lombaire montre l’existence d’une dissociation albuminocytologique (avec une cytose du liquide cérébrospinal normale contrastant avec une hyperprotéinorachie). Un électromyogramme va confirmer la présence de signes de démyélinisation périphérique et le diagnostic de syndrome de Guillain-Barré. Les recherches virales (sang, selles, gorge) s’avèrent négatives, de même que la recherche de Campylobacter jejuni dans les selles.
Le patient va recevoir des perfusions d’immunoglobulines avec un effet rapide sur l’atteinte paralytique qui cesse de progresser. Le malade va être transféré en centre de rééducation et commencer à récupérer après environ quinze jours. Une récupération complète est constatée six mois plus tard.
Deux questions se posent chez ce malade : quelle est la responsabilité de la vaccination grippale dans la survenue de ce syndrome de Guillain-Barré ? Ce patient pourra-t-il recevoir de nouveaux vaccins ?