De un à deux euros par boîte de médicaments, de deux à quatre euros la consultation médicale : le gouvernement réfléchit à une augmentation des franchises médicales unitaires, autrement dit ce qui reste à charge du patient, a indiqué Yannick Neuder sur TF1 le 7 août dernier, évoquant "des augmentations de franchises qui sont proposées dans les discussions", interrogé sur des informations des Echos. La veille, le journal expliquait que le montant unitaire des franchises "double[rait]" : "La franchise sur les médicaments devrait ainsi passer de un à deux euros par boîte début 2026 (…) et le forfait de deux euros par consultation chez le généraliste devrait grimper à quatre euros". Selon Yannick Neuder, ce sont "des chiffres qui sont proposés dans la feuille budgétaire" qui découle du plan d'économies de près de 44 milliards d'euros présenté mi-juillet par le Premier ministre François Bayrou. L'idée, "c'est surtout" de "faire prendre conscience à tout le monde que la santé n'a pas de prix mais elle a un coût", a souligné le ministre de la Santé, assurant qu'il ne s'agit pas de "stigmatiser les malades, parce qu'on ne choisit pas d'être malade".

Ce qui n'a pas manqué de faire réagir tant les associations de patients – France Assos santé a exprimé "sa vive inquiétude face à l'orientation politique défendue, qui fait peser sur les usagers du système de santé la responsabilité des dérives et des tensions actuelles" alors que l'Association des accidentés de la vie (FNATH) se dit "scandalisée" car "les franchises médicales et autres participations n'ont jamais responsabilisé quiconque car il s'agit, ni plus, ni moins, que d'un impôt sur la maladie et qui s'applique, au surplus, à ceux qui ont le plus besoin de soins" – que les professionnels de santé qui ont réagi sur les réseaux sociaux.

"On ne choisit pas d’être malade. Et pourtant, le gouvernement veut faire payer plus cher le fait de l’être", dénonce ainsi Sébastien Adnot, médecin généraliste à la MSP de Carpentras (Paca) et vice-président de la CPTS Synapse-Comtat Venaissin. "La franchise médicale sur les consultations de médecine générale passerait de 2 à 4 euros ? 300 millions de consultations par an, soit 1,2 milliard d’euros de plus prélevés dans la poche les patients. (…) Qui paiera le plus ? Les plus précaires, les étudiants, les plus malades. Résultat : moins d’accès aux soins, plus de renoncements. En 2025, appeler ça 'responsabiliser', c’est oublier que la maladie n’est pas un choix."

 

 

Les franchises médicales ne concernent "pas les femmes enceintes", "les mineurs", ni "les personnes avec revenus modestes, avec notamment la C2S", a rappelé Yannick Neuder, précisant que "toutes ces mesures seront à discuter au Parlement, c'est le Parlement qui décide au final".

[avec AFP et TF1]
 

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