"Avec le Mammobus, on réinvente la prise de rendez-vous", explique Khalid Zaouche, président de l’association Bus de la Santé, qui porte l’expérimentation du Mammobus depuis 2021. L’homme n’en est pas à son coup d’essai : président fondateur de deux centres de santé associatifs, l’un ouvert en 2017 à Garges-lès-Gonesse (Val d’Oise), l’autre en 2019 au cœur de la cité de La Grande Borne à Grigny (Essonne), il œuvre ainsi pour apporter de soins – notamment dentaires et gynécologiques – aux populations qui en sont le plus éloignés. 

 

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"Depuis leur ouverture, nous avons proposé des journées dédiées à la prévention, raconte Khalid Zaouche. Après celles consacrées au dépistage buccodentaire au sein des deux établissements, nous avons décidé, l’an dernier, d’agir hors-les-murs avec deux unités mobiles et de participer, dans le cadre d’Octobre rose, campagne annuelle dédiée au dépistage du cancer du sein". Ce bus circule de ville en ville et s’installe sur les places de marché, les parvis de mairies ou de médiathèque, au plus près des habitants. Si d’autres départements ont déjà porté ce type de projet - l’Hérault, le Calvados et l’Eure - chacun a sa propre ingénierie.

 

80 femmes dans les ateliers d'autopalpation

"Mais il ne suffit pas d’ouvrir notre porte pour que les femmes osent entrer dans le bus, pointe le président de l'association. C’est un travail de longue haleine de pouvoir atteindre les personnes les plus éloignées du système de soin". Les acteurs de terrain, médiateurs en santé, services sociaux, gardiens d’immeubles, professionnels du centre de santé… communiquent amplement pour les faire monter dans le bus. Une démarche qui a montré son efficacité ! En 2021, entre 25 et 30 femmes âgées de 50 à 74 ans ont été reçues à bord du Mammobus pour des dépistages lors de chacune des 7 dates de la tournée. "À cela se sont ajoutées 80 personnes par jour pour les ateliers d’autopalpation appelés Palp’Action et des conférences sur l’estime de soi".

Au bord du Mammobus, huit professionnels - un médecin, un radiologue, une médiatrice en santé, une manipulateur radio, une secrétaire médicale, sans oublier le chauffeur. Le véhicule est équipé de matériel d’imagerie médical haut de gamme pour réaliser des mammographies et des échographies. La première tournée a permis de détecter des anomalies chez certaines femmes. "Dès que le radiologue détecte quelque chose, il prend contact avec le médecin traitant de la patiente. Si elle n’en a pas – ce qui est souvent le cas - l’équipe l’aide à trouver un rendez-vous rapide. L’idée est de ne surtout pas les laisser repartir dans la nature". 

Cette année, en plus de la dizaine de quartiers prioritaires, le bus fera halte, à titre expérimental, dans des communes rurales du Val d’Oise. 

Après la campagne Octobre Rose, l’association Bus de la Santé espère pérenniser le Mammobus afin qu’il circule toute l’année.  

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