PRÉCISER L’ÉPIDÉMIOLOGIE
Mais dix mois plus tard, de nouveaux éléments de la maladie continuent de se manifester, et son analyse commence déjà à prendre un nouveau tournant. Plusieurs études montrent que trois semaines après le début de la maladie, une partie des patients continue de ressentir certains symptômes. Un rapport des CDC américains(1) datant de juillet faisait état d’un étalement du retour à un état physique normal : deux à trois semaines après un test positif, plus d’un tiers des patients rapportaient des symptômes. Chez les 18-34 ans sans maladie chronique, un sur cinq était concerné.
Une étude(2), menée aux Îles Féroé d’avril à août sur toutes les personnes dépistées positives au Sars-CoV-2, va plus loin : elle rapporte que 125 jours après le début des premiers symptômes de la maladie, plus de la moitié des patients (53,1 %) en ressentent toujours au moins l’une des manifestations. Un tiers subit encore un ou deux symptômes, et 19,4 % en rapporte trois ou plus. Parmi les plus fréquemment cités : fatigue, anosmie, agueusie et arthralgies.
Cette étude danoise, malgré des résultats intéressants, pêche par la taille de sa cohorte : 180 patients. Pour mener des recherches plus étendues et statistiquement plus étoffées, ComPaRe, la « Communauté de patients pour la recherche » de l’AP-HP (voir ci-contre), a lancé sa propre étude auprès de sa cohorte regroupant déjà plus de 42 000 patients.
50 MANIFESTATIONS CLINIQUES
Une vague préliminaire de l’étude a déjà été menée, et les premiers résultats ont été communiqués. Elle visait notamment à caractériser de manière plus exhaustive les suites de la phase aiguë. L’analyse du vécu de 600 patients souffrant d’une forme longue du Covid-19 et leurs réponses à des questions ouvertes sur leurs symptômes ont permis d’identifier 50 manifestations cliniques (voir ci-contre).
Des symptômes généraux (fatigue, frissons, insomnies, courbatures, perte de poids et d’appétit, bouffées de chaleur) ont été rapportés par les patients, mais aussi d’autres plus spécifiques : des atteintes neurologiques plus ou moins graves (céphalées, paresthésies, troubles de l’équilibre, tremblements), thoraciques, de l’appareil locomoteur, digestives, oculaires circulatoires, de la sphère ORL, dermatologiques ou encore génito-urinaires