La décision a été approuvée mercredi par le Parlement de la ville. Les médecins zurichois pourront désormais délivrer des "ordonnances sociales" pour des cours de danse, de jardinage ou encore pour des conseils en matière d’endettement, rapporte la chaîne télévisé RTS. Ces ordonnances s’adresseront aux patients pour lesquels le traitement médical seul n’apporte pas d’amélioration. C’est notamment le cas des patients souffrants de douleurs chroniques ou d’un Covid long.  

En plus de compléter le processus de guérison, ces ordonnances doivent permettre de rompre l’isolement social des malades. Parce que "l'individu n'est pas que biologique !", affirme Stéfanie Monod, co-cheffe du Département épidémiologie et systèmes de santé au Centre universitaire de médecine générale et santé publique à Lausanne (Unisanté). "Une personne complètement isolée va moins bien vivre sa problématique de santé, avoir peut-être plus de dépressions, de tristesse... On a besoin de ces contacts sociaux", explique la spécialiste. Pour elle, "avec l’évolution de la médecine, on a eu tendance à penser que tout était mécanique et compréhensible au niveau des organes, mais en réalité, nous sommes aussi des animaux sociaux".  
 

Un problème de luxe ?

Pour les initiateurs du projet, ces "ordonnances sociales" représentent l’espoir de soulager le système de santé. Mais tous les députés zurichois ne partagent pas cette même conviction. "Les structures actuelles permettent déjà de couvrir les besoins", a estimé un député du Parti libéral-radical (PLR), allant jusqu’à parler d’un "problème de luxe aux frais du contribuable", cet essai devant coûter 2,5 millions de francs suisses. 

Stéfanie Monod n’est pas de cet avis. "Additionner [les] prestations biomédicales n'aboutit pas forcément à une amélioration de l'état de santé ou de la qualité de vie", assène-t-elle. La spécialiste estime que cette approche aura à coup sûr des bénéfices sur les coûts de la santé, rapporte le média suisse. Car "s'il y a moins de dépressions, il y a moins d'hospitalisations et d'autres complications".  

[Avec RTS
 

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