Annoncé en 2022 puis attendu pour le début d’année 2024, le dispositif "Mon Bilan prévention" a été officiellement lancé ce 9 septembre. Ces consultations auprès d’un médecin, d’une sage-femme, d’une infirmière ou d’un pharmacien (et prochainement d’un masseur-kinésithérapeute) s’adressent aux Français faisant partie d’une des quatre tranches d'âge ciblées : 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans, ou 70-75 ans. Des "âges clés" qui n’ont pas été sélectionnés au hasard puisqu’ils correspondent à des moments propices pour repérer certaines difficultés, comme les problèmes de santé mentale au moment de l'entrée dans la vie active ou étudiante, la survenue de maladies chroniques (cancer, diabète...), ou encore le risque de dépendance, de perte d'autonomie et d'isolement. Pour rappel, ce dispositif a été expérimenté dans les Hauts-de-France et a finalement été généralisé en juin. 
 


Pour bénéficier de cette consultation de prévention d’une durée de 30 à 45 minutes, l'assuré peut prendre rendez-vous avec un médecin, une sage-femme, une infirmière ou un pharmacien de son choix et qui doit être "volontaire" pour réaliser un "bilan prévention". Il remplit en amont un auto-questionnaire adapté à son âge (disponible sur le site de l’Assurance maladie), comprenant des questions sur ses antécédents, ses habitudes (alimentation, activité physique, conduites addictives...), d'éventuels symptômes, son état mental, d'éventuelles situations de violences vécues, notamment intra-familiales ou professionnelles.  

Lors du rendez-vous qui se veut être un temps "d’échange", le professionnel "procède à une hiérarchisation des risques" et à un "contrôle" des habitudes de vie, des dépistages et des rappels de vaccination. Il propose ensuite des changements de comportements, d'éventuelles analyses et en cas de besoin, oriente le patient vers une prise en charge. Un "plan personnalisé de prévention" est établi et transmis au médecin traitant. Au travers de cette consultation, le but est "d’inciter les patients à devenir acteurs de leur santé en adaptant leur comportement", assure les autorités sanitaires.  

Pour accompagner les professionnels qui réaliseront ces consultations, des outils, comme un livret d’accompagnement précisant les contenus des bilans, des fiches thématiques, des fiches d’aide au repérage des risques, ainsi qu’un replay du webinaire de présentation, ont été pensés. Aucune formation n’est nécessaire aux professionnels pour réaliser ces rendez-vous qui seront rémunérés à hauteur de 30 euros en métropole et 31,50 euros dans les Drom (il ne pourra faire l’objet d’aucun dépassement).  

Toujours afin de faciliter l’accès à "Mon Bilan prévention", le site sante.fr a mis en place une carte interactive recensant les professionnels qui y prennent part. Attention cependant, car tous ne se sont pas enregistrés sur la plateforme.  
 


"La prévention est un axe majeur d’amélioration de la santé des Français. C’est à ce titre une priorité pour le gouvernement, a rappelé la Direction générale de la Santé dans son communiqué. "Des politiques de prévention existent depuis plusieurs décennies : campagnes de vaccination, dépistages des cancers ou encore lutte contre le tabac ont permis d’améliorer la santé des Français. Aujourd’hui, il s’agit de franchir une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la politique de prévention en France. " Objectif donc, "sensibiliser, tout au long de la vie, sur les comportements favorables à la santé", tout particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des maladies chroniques qui pèsent sur les finances du système de santé à hauteur de 112 milliards d’euros, et sachant que l’Assurance maladie vise à économiser 1,56 milliard d’euros selon son rapport Charges et Produits 2025

Pour toucher le plus de personnes, les autorités sanitaires déploient cette semaine une campagne de communication multi-supports (affiches, spots télévisés, radio, kits de communication pour les professionnels). Sans compter les quelque 13,7 millions de Français qui doivent recevoir un mail "d’invitation" de l'Assurance maladie et de la MSA. Des actions spécifiques doivent aussi être déployées en direction des populations vulnérables et éloignées du soin. 

 

[Avec l’AFP] 

 

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